ART | EXPO

Le voyage interdit

30 Jan - 28 Fév 2015
Vernissage le 29 Jan 2015

L’artiste coréenne Hayoun Kwon travaille principalement autour de la question de la mémoire. Elle propose une approche singulière de situations politiques sous la forme de contes, récits et enquêtes fictionnelles. L’enjeu principal de sa démarche étant de questionner le statut de l’image dans un rapport critique à l’événement.

Hayoun Kwon
Le voyage interdit

La démarche artistique d’Hayoun Kwon se développe à partir de situations politiques, dont elle nous délivre une approche singulière, qui prend la forme de contes, récits et d’enquêtes fictionnelles. Autant de pistes et de points de vue qui réveillent une mémoire collective. L’enjeu étant de questionner le statut de l’image dans un rapport critique à l’événement.

Pour son exposition à l’Ecole des Beaux-Arts de Châteauroux, Hayoun Kwon présente un ensemble d’œuvres (vidéos et sculptures) qui appréhende l’histoire de son pays, la Corée. Ce territoire a été brutalement scindé en deux, en 1953, par une ligne de démarcation nommée, la DMZ. Un événement qui marque le début d’une crise identitaire profonde. Cette zone est paradoxale: d’un côté, la nature a repris ses droits et offre une végétation luxuriante; de l’autre le danger de la mort est permanent. L’endroit est le théâtre de situations troublantes, qui brouillent les pistes, entre la réalité et la fiction.

Village modèle est une vidéo qui s’inspire d’un village réel, construit par la Corée du Nord, dans les années 1950. L’objectif étant pour elle de communiquer sur la réussite économique du pays, en montrant une vitrine de luxe. La vidéo propose un voyage fictif dans la sculpture, qui incarne ce village fantôme. La vacuité de ce village est transposée par les jeux de transparence qui désarticulent les constructions architecturales. L’ombre a plus de consistance que le bâti.

Pan mun jom, est une vidéo qui prolonge le questionnement sur la dimension fictionnelle de la DMZ et des lignes de démarcation en général. En réduisant des soldats ennemis, qui se font face de chaque côté de la frontière, à des tâches de couleurs, nous perdons toute forme de repère: qui est qui? Qui est où? L’abstraction, obtenue grâce à l’imagerie scientifique, nivelle les positions stratégiques des soldats et notions même de frontière, au détour d’une pantomime chorégraphique.

Dans Manque de preuves (2011), Hayoun Kwon s’intéresse à la reconstitution de la mémoire et à la dimension fictive du témoignage. Elle présente une vidéo qui retrace les péripéties d’un exilé nigérien en France. C’est à la fois un conte, une enquête et l’autopsie d’un dilemme culturel, qui pose la question des rapports entre vérité historique et vérité narrative, entre faits réels et discours rapportés.

L’œuvre 489 Years explore la notion de frontière. Elle retrace le souvenir personnel du soldat Kim qui a travaillé dans la zone DMZ. À la manière d’un conte, ce film nous donne accès à cette zone interdite.

Cette exposition reçoit le soutien de la Ville de Châteauroux, du Ministère de la Culture et de la Communication, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Centre, du Conseil Régional du Centre et du Conseil Général de l’Indre.

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