ART | EXPO

Le théâtron des nuages

10 Mar - 03 Juin 2012
Vernissage le 09 Mar 2012

Cette exposition met en évidence la manière dont IFP (Information Fiction Publicité) a anticipé et interrogé les conditions de possibilité de l’art à partir des années 80. Elle vise ainsi à réactiver et réactualiser les œuvres emblématiques diffusées par cette agence artistique qui produisit installations, livres, disques ou défilés de mode

Jean-François Brun, Dominique Pasqualini, Philippe Thomas
Le théâtron des nuages

«Le théâtron des nuages» d’IFP se présente comme une exposition d’art contemporain à caractère historique.
Frank Lamy est commissaire de l’exposition IFP aux côtés de David Perreau qui avait organisé l’exposition rétrospective de l’Agence IFP présentée fin 2010 au Mamco de Genève. Le terme d’«agence», revendiqué par le groupe, prend ici tout son sens compte tenu de son champ d’investigation: la représentation de l’art, sa médiatisation, sa diffusion. De 1984 à 1994, IFP a produit un Å“uvre qui jalonne aujourd’hui une étape importante de l’histoire de l’art contemporain du XXe siècle; un Å“uvre qui interrogeait l’art lui-même et ses conditions de monstration.

Le MAC/VAL donne à son tour un éclairage inédit sur IFP, en parfaite association avec les artistes, Jean-François Brun et Dominique Pasqualini et en misant sur une très forte documentation. Si l’exposition ne présente pas de nouvelles pièces – et pour cause, les activités de l’agence cessent en 1994 –, elle associe volontairement les deux protagonistes à son élaboration même, avec la volonté de réactiver, réactualiser, voire même «amplifier» certaines œuvres emblématiques comme les images de ciels nuageux, les bâches, les caissons lumineux ou autres plots, en plaçant le visiteur au centre du processus.

C’est en 1984 que Jean-François Brun, Dominique Pasqualini et Philippe Thomas fondent leur «agence» sous le sigle IFP, acronyme de Information-Fiction-Publicité: trois lettres pour trois termes qui proviennent d’un diagnostic et d’une réflexion sur l’actualité (de l’art); trois termes «abandonnés dans un certain flottement qui autorisent plusieurs niveaux de lecture: un sens commun, un sens plus philosophique et un sens plus général»; trois notions «nodales» également choisies parce qu’elles permettaient alors de définir un nouveau territoire théorique à partir duquel penser l’art (et l’état du monde). IFP «c’est un emblème, mais c’est aussi éventuellement un diagnostic de ce qu’est l’art, notre définition de l’art en général, à savoir que l’art est une affaire d’information, de fiction et de publicité» Jean-François Brun, Dominique Pasqualini.

Les activités d’IFP débutent dans une période où émerge une génération d’artistes anglo-saxons qui fait aussi de l’image et des mass-média le centre de sa pratique (Jenny Holzer, Barbara Kruger, Sherrie Levine, Allan Mc Collum, Richard Prince). Les propositions de Jean-François Brun, Dominique Pasqualini et Philippe Thomas (jusqu’au printemps 1985 pour ce dernier) prennent alors des formes variées et diffuses: conférence (L’Invention des figurants, 1984), ventes de livres et de disques (Entendons-nous bien, toute la lumière reste à faire sur la réserve de Ligne Générale, 1984 et Vers l’espace du non-encombrement…, 1985), défilé de mode (Dorothée bis, 1984), inserts (revues File et Artistes, catalogue Alibis, 1984).

L’exposition conçue par le MAC/VAL donnera à voir une importante sélection d’œuvres: ces objets et ces images «génériques» qui ont définitivement singularisé l’art d’IFP. Le public sera invité à entrer dans leur «théâtron»: une immense structure centrale montée en échafaudages tendus de bâches, sans manquer d’évoquer une agora, qui présentera dans son centre des caissons lumineux (utilisés ici avant de devenir un gimmick de l’art des années 80) et qui sera lestée de plots. Une pièce «à vivre», mais aussi à regarder. Ici, IFP fait de ses explorations personnalisées des outils ouverts qui s’adressent avant tout au public en lui permettant de donner du sens à ce que publicité – autrement dit espace public – veut dire.

Fondée en 1984 par Jean-François Brun, Dominique Pasqualini et Philippe Thomas réunis sous le label IFP (acronyme de Information Fiction Publicité), l’agence a existé jusqu’à la fin de l’année 1994.

Vernissage
Vendredi 9 mars 2012 à 18h30

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