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Le Songe d’une nuit d’hiver

17 Jan - 07 Mar 2009
Vernissage le 17 Jan 2009

Les travaux présentés ici témoignent ou créent un temps suspendu entre imaginaire et réalité, juste à l’aube de l’éveil. Rêves chimériques, romantiques, utopiques ou politiques se rencontrent et se mélangent pour former au final un rêve collectif.

Thomas Grünfeld, Florence Doléac, Kishin, Shinoyama, Frank Perrin, Arno Nollen, Louidgi Beltrame, Julien Prévieux et Atelier Van Lieshout
Le Songe d’une nuit d’hiver

L’exposition « Le Songe d’une nuit d’hiver » présente une sélection d’oeuvres pour la plupart récentes d’artistes de la galerie. Elle crée un temps suspendu entre imaginaire et réalité, juste à l’aube de l’éveil. Rêves chimériques, romantiques, utopiques ou politiques se rencontrent et se mélangent pour former au final un rêve collectif.

Naufragé sur un lit de moquette
de Florence Doléac est un dispositif de repos collectif à positions multiples, constitué d’un ensemble de boules d’air aux dimensions variables, maintenues par une housse de laine tissée ; le motif écossais pixellisé évoque une allégorie numérique de la belle bleue tourmentée.

Les contours souples d’une tielle (spécialité culinaire sétoise, tourte à base de poulpe, de tomate et d’épices) géante peut sauver une dizaine de naufragés. Dans la vidéo Les Dormeurs de Louidgi Beltrame, douze jeunes gens sont invités à dormir dans les coffres de la Former Bank of Japan d’Hiroshima un des rares bâtiments qui ait résisté à la déflagration de la bombe atomique.

Dans cet espace souterrain, silencieux comme un caisson d’isolation sensoriel, le rêve individuel se convertit en un songe collectif et déplace la symbolique du bâtiment. Est-ce que ce sont les dormeurs qui rêvent ou sont-ils rêvés par cette structure de béton brut qui attend sous la pluie tropicale ?

Dans le paradoxe entre leur apparence familière et leur inadéquation à notre expérience vécue, les Misfits de Thomas Grünfeld instaurent une dialectique du réel et de l’imaginaire. Ils sont propres à ébranler nos certitudes assurées et rassurantes sur une quelconque détermination de la réalité.

Peut-être sont-ils la matérialisation des songes de cette jeune fille endormie qu’a photographié l’artiste néerlandais Arno Nollen ?

Une multitude d’interrogations se bousculent aussi devant cette femme vêtue de bleu photographiée par Frank Perrin, qui surgit d’un néant pour se diriger vers un autre plus qu’incertain et mystérieux.

Quant à l‘artiste japonais Kishin Shinoyama, depuis quatre décennies, il dresse son regard, insuffle ses fondements, dompte l’évolution du temps. Ici sont présentés deux portraits du très fameux acteur de kabuki Tamasaburo Bando, dont il est le photographe officiel depuis trente ans.

Les deux dessins Mystère et Dès que je parle de Julien Prévieux apparaissent comme des signes en suspens, noirs sur fond blanc. Ces annotations anonymes ont été prélevées minutieusement dans des livres déjà parcourus et investis. Reprenant les traces laissées par des inconnus, l’artiste les reproduit. Déplacés, lignes et mots sont détournés ouvrant ainsi de nouvelles perspectives. Hors contexte, de telles indications semblent devenir autre.

Enfin, Atelier Van Lieshout propose un lit majuscule avec nourriture, alcool, armes, télévision et bibliothéque, conçu pour six personnes. C’est ce qu’illustre le dessin utopique Commune Bed datant de 1999, réalisé juste avant la création de l’Etat indépendant Avl Ville, dans le port de Rotterdam.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Sarah Ihler-Meyer sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

Songe d’une nuit d’hiver

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