ÉCHOS
03 Oct 2014

Le sculpteur béninois Kifouli Dossou, lauréat du prix Orisha pour l’art contemporain africain

PCommuniqué de presse
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Jeudi 2 octobre, le sculpteur béninois Kifouli Dossou a reçu le prix Orisha pour l’art contemporain africain. Nourries de la tradition, ses œuvres s’émancipent de leur rôle rituel pour devenir œuvres d’art. Il sculpte des masques dans la tradition Guélédé, faisant à chaque fois écho à une anecdote, un récit, une fable, ou encore à un proverbe.

Jeudi 2 octobre, chez Piasa, s’est tenue la remise du prix Orisha pour l’art contemporain africain. Récemment créé par Nathalie Miltat et Timothée Chaillou, ce prix récompense un artiste emblématique de la scène africaine subsaharienne, et attribue au lauréat une dotation de 10 000 € en soutien à deux expositions, l’une en France, l’autre en Afrique.

C’est le sculpteur béninois Kifouli Dossou qui est le lauréat de cette toute première édition. Son art allie les représentations de la culture Guélédé aux éléments de la culture visuelle contemporaine.

Kifouli Dossou est né en 1978 à Cové en République du Bénin, où il vit et travaille toujours actuellement. Il réalise des masques en bois s’inscrivant dans la tradition Guélédé. S’émancipant du rôle rituel de tels masques, ses créations constituent des œuvres d’art mêlant tradition et modernité. Leur iconographie puise autant dans les motifs ancestraux que dans la vie quotidienne et dans la société béninoise.

Issu d’une famille d’artisans-sculpteurs de masques Guélédé, il commence à sculpter à l’âge de dix ans et décidera à sa majorité d’en faire son activité principale, tout comme ses frères Amidou et Lassissi. Kifouli Dossou se spécialise dans la création des masques Guélédé, éléments forts des traditions Yoruba et Nagô présentes au Bénin, mais aussi au Nigéria et au Togo.

Traditionnellement, ces masques sont portés par des hommes lors de cérémonies en l’honneur des femmes et de la maternité. Masques cimiers, ils sont formés d’un visage affichant les traits caractéristiques de l’esthétique Yoruba (yeux en amande et scarifications) et surmontés d’une scène avec des personnages.

Leur iconographie reflète les préoccupations quotidiennes des populations, en particulier sur les masques Guélédé portés lors des cérémonies diurnes, qui fustigent ou pointent du doigt certains comportements déviants de la société.

Nourries de la tradition, les œuvres de Kifouli Dossou s’émancipent de leur rôle rituel pour devenir œuvres d’art. Les titres de ses pièces révèlent qu’elles sont porteuses d’un message: chaque masque se fait l’écho à une anecdote, un récit, une fable, ou encore à un proverbe. Sculptées dans un bois provenant de la forêt attenante à son village, elles sont laissées brutes, cirées ou encore peintes de couleurs vives.

Le jury réunissait Jean-Hubert Martin, commissaire d’exposition, Marc-Olivier Wahler, directeur et co-fondateur de Chalet Society, et Touria El Glaoui, fondatrice de 1:54.

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