ÉCHOS
12 Oct 2011

L’e-réputation des artistes

PElisa Fedeli
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Qui sont, sur la toile, les artistes contemporains les plus populaires? C’est ce qu’Alexia Guggémos a cherché à découvrir à partir d’une liste de 100 plasticiens français (ou vivant en France) et par l’intermédiaire d’un cabinet de veille spécialisé. Un classement qui a ses limites.

La première édition du «Grand prix de l’e-réputation art contemporain» s’est déroulée du 1er avril au 30 septembre 2011 et les résultats sont les suivants.

Les 3 plasticiens français les plus populaires, c’est-à-dire ceux dont on parle le plus, sur la toile en France sont Space Invader, Marc Desgrandchamps et JR.

Les 3 plasticiens les plus populaires sur le Web international sont Damien Hirst, Jasper Johns, Jeff Koons.

Les 3 plasticiens les plus populaires sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, YouTube et MySpace) sont Sophie Calle, JR et Pierre Soulages.  

Selon ses organisateurs, ce classement «révèlent trois tendances qui mettent à mal plusieurs idées reçues». Tout d’abord, «l’e-réputation des artistes n’est pas une question de génération». Sur les 30 premiers artistes plasticiens français ou vivant en France, des artistes âgés (Pierre Soulages, François Morellet et Pierre Alechinsky) sont autant cités que les plus jeunes (JR, Cyprien Gaillard, Kader Attia). Ensuite, «le classement par nombre d’expositions n’est plus le seul critère pour évaluer la notoriété d’un artiste». Enfin, «les galeries françaises ont évolué et sont devenues de véritables e-agents d’artistes». Au palmarès (par nombre d’artistes représentés dans le Top 30): la galerie Emmanuel Perrotin, la galerie Marian Goodman et la galerie Louis Carré et Cie.

C’est la première fois que ce type de classement, l’e-réputation, est réalisé. Ses résultats sont cependant peu surprenants. Ce sont en effet sensiblement les mêmes que l’on obtient en classant les artistes en dehors de la toile. L’e-réputation d’un artiste est donc subordonnée aux classements qui existent déjà, que ce soit en nombre d’expositions ou en montant des ventes réalisées sur le marché.

Un critère, cependant, pourrait lui être propre et se révéler non objectif: celui du nombre d’apparitions dans les médias. Le cas du street artist Invader est, sur ce point, éclairant: plasticien français le plus réputé sur la toile mondiale, il expose pourtant peu dans les galeries et les musées. L’e-réputation est donc avant tout le fait des artistes qui ont choisi le net comme source de diffusion. Or ce n’est pas le cas de tous…

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