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Le Palais à 4 heures du matin…, A. G. Paysage prométhéen. Perroquets et Cobayes

Trois pièces de théâtre de l’artiste Jan Fabre, homme de scènes aux multiples talents. Des textes grotesques, acerbes, critiques à l’encontre de la société contemporaine et des hommes, en pointant leurs travers : utilisation abusive des images, place de l’acte créateur, relation à l’animal.

— Éditeur : L’arche, Paris
— Année : 2003
— Format : 11,50 x 18,50 cm
— Illustrations : aucune
— Pages : 73
— Langue : français
— ISBN : 2-85181-537-7
— Prix : 11,50 €

Présentation

Pourquoi le théâtre du célèbre artiste belge, auteur de sculptures de scarabées, chorégraphe de danseurs cuirassés qui fait évoluer sur les planches chevaliers et libellules, évolue en marge du gros de la production dramatique contemporaine ? Au plus profond de ces étranges spectacles on découvre un artiste qui est plus proche du mystère médiéval que des idées des Lumières. Il transgresse, voire révolutionne l’esthétique du théâtre bourgeois — au sens le plus large possible — en ouvrant un espace aux animaux. Les animaux ne sont pas représentés, ils peuplent la scène. En créant ce lien direct entre les êtres humains et les animaux, Fabre choque, défie, parfois jusqu’à la connivence avec le diable et succombe à la tentation faustienne en nous.

Le lecteur ne trouvera donc pas des pièces de théâtre « prêtes à porter ». Il y trouve plutôt des livrets qui, en conservant seulement les paroles des spectacles (même les didascalies ont été rayées), ne donnent qu’une idée lointaine des représentations de la compagnie de Jan Fabre. Ceci est voulu, car Fabre souhaite une « reprise en main » par d’autres metteurs en scène aussi radicale que la sienne. Les textes invitent ainsi d’autres acteurs et danseurs à s’approprier cet univers baroque.

Les trois textes sont à première vue hétérogènes. Ils ont vu le jour respectivement en 1978, 1989 et 2002. Pourtant, ils ont une affinité évidente. Car chaque fois, il s’agit d’un règlement de compte avec une idéologie répandue ou historiquement influente. Le Palais à 4 heures du matin…, A.G. traite de la récupération, du détournement des images et du langage. Paysage prométhéen pose la question de l’un des actes fondateurs de notre civilisation : Prométhée qui déroba aux dieux le feu, fut-il vraiment un bienfaiteur envers les hommes ? S’agissait-il là du premier acte créateur ? Enfin le texte le plus récent, Perroquets et Cobayes, se distancie des idées reçues sur la supériorité de l’homme, mettant un vrai perroquet au centre de l’action.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions de l’arche)