ÉCHOS
17 Mar 2015

Le nouvel Iheap, attaqué en justice par Daniel Buren, répond par communiqué

PCommuniqué de presse
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Suite à l’action en justice intentée par Daniel Buren pour concurrence déloyale, le nouvel Institut des hautes Etudes en Arts Plastiques réaffirme vouloir porter l’esprit de l’institut des années 1980 auquel il a emprunté le nom. Dénonçant une querelle de la «vieille école contre la postérité», l’Iheap s’est exprimé par communiqué de presse.

«L’artiste Daniel Buren attaque en justice l’Institut des hautes études en arts plastiques (Iheap). L’Iheap reprend le nom et l’intention d’un célèbre institut des années 80, avec l’ambition d’aider les jeunes artistes à remettre en question les valeurs établies et les conventions contemporaines. On ne comprend pas bien les intentions de Monsieur Buren, qui tente de détruire un projet pédagogique et critique proche de ce que lui-même enseignait en son temps en tant que professeur de l’Iheap.

Daniel Buren, né à Boulogne-Billancourt en 1938 et célèbre pour ses colonnes dans la cour du ministère de la Culture, est friand de procès. On se souvient de ceux qui ont entouré la commande publique du Palais-Royal, ou les procès intentés vainement contre les photographes de la place des Terreaux à Lyon, qu’il a décorée de ses fameuses bandes blanches et noires. L’artiste, au travail réputé incisif et engagé, fut l’une des figures importante de la critique institutionnelle, et pourtant il participe aujourd’hui à une institutionnalisation de la critique. Par l’intermédiaire de son avocat, il vient de déposer une plainte au tribunal de grande instance de Paris, accusant l’Iheap de concurrence déloyale et parasitaire (sic) et d’atteinte à la propriété intellectuelle. Il prétend que cet institut, fondé par la Biennale de Paris en 2012 en reprenant le nom et le projet de l’ancien Iheap, porte ombrage à son modèle disparu. Il cherche aussi à faire valoir qu’il y a une atteinte à la propriété intellectuelle, considérant certainement son ancien employeur comme une œuvre d’art dont il serait l’auteur.

C’était un beau projet de la Ville de Paris, conduit par Pontus Hulten, co-créateur du Centre Pompidou, qui proposait aux jeunes artistes une alternative à l’École nationale supérieure des beaux-arts, en créant un espace de rencontres et d’échanges avec des acteurs importants de la culture contemporaine. Des intervenants de renom lui ont apporté leur expérience et leurs points de vue, Pierre Bourdieu, Renzo Piano, Jean-François Lyotard, Niki de Saint Phalle, Jean Nouvel, Lawrence Wiener, Daniel Templon, Harald Szeeman, ou encore Giuseppe Panza di Biumo, tandis que des artistes pointus, comme Sarkis ou Daniel Buren, assuraient l’encadrement pédagogique. Peu connue du grand public, cette institution favorisant l’interdisciplinarité et l’oralité est devenue un modèle, à qui on doit la notion aujourd’hui très répandue de post-diplôme. En 1995, après sept années de fonctionnement, l’IHEAP fut contraint, par manque de soutiens financiers, de fermer ses portes, malgré l’intérêt croissant que lui portaient des jeunes artistes du monde entier.

En 2012, forte de son histoire, de ses expériences et de ses spécificités, la Biennale de Paris a choisi d’ouvrir un nouvel institut, selon un mode opératoire déjà expérimenté, qui consiste à réactiver des institutions abandonnées, dans un geste qui procède à la fois de l’hommage et du détournement, créant ainsi des structures de contre-pouvoir. Des caractéristiques d’origine, le nouvel Iheap a conservé le nom resté vacant, l’intention de départ, l’idée d’une structure simple, la nécessité de la transversalité et de l’oralité, la dimension internationale. Cependant, avec une nouvelle équipe, un nouveau projet pédagogique et un nouveau programme, l’Iheap marque une rupture nette non seulement avec celui d’origine, mais aussi avec les conventions et les autorités qui régissent l’art actuel et son enseignement. Fondé sur l’expérimentation et le développement de pratiques artistiques «latérales», l’Iheap est un établissement qui tient compte des formes à la fois les plus avancées et les plus accessibles de la pratique de l’art.»

La suite sur le site de l’Iheap: cliquez ici.

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