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Le Nouveau monde II

15 Fév - 28 Sep 2008

Camille Henrot interroge les créations qui constituent à la fois une industrie et un artisanat. Pour cette exposition bordelaise, elle s’intéresse à l’appartement de l’architecte Yona Friedman comme une archéologie révélant la survivance d’une pensée primitive dans le monde actuel.

Communiqué de presse
Camille Henrot
Le Nouveau monde II, une exploration de l’appartement de Yona Friedman

Le travail de Camille Henrot interroge la création et a pour champs d’action les arts qui, tel le cinéma, la musique ou l’architecture, existent à la fois comme industrie et artisanat. Camille Henrot explore dans ces domaines les possibilités de glissement et de fertilisation réciproques. Elle pratique un recyclage des produits culturels par addition, soustraction ou division afin d’en faire ressortir le caractère essentiel (King Kong Addition présenté au Palais de Tokyo, Karaoké Chorale lors de la Nuit blanche 2007, ou The Minimum of Life au CIC Genève). Le travail de Camille Henrot agit ainsi comme un révélateur des œuvres qu’il investit. Ce «Nouveau Monde» auquel fait référence le titre de l’exposition est celui que constitue pour l’artiste l’appartement de Yona Friedman. Yona Friedman, artiste, architecte visionnaire, urbaniste s’atèle à construire des «Utopies réalisables». L’exposition met en scène le fruit d’une exploration de l’artiste dans l’appartement de Yona Friedman en proposant une déconstruction de cet espace et une réflexion sur les temporalités qui s’y trouvent rassemblées.

L’appartement de Yona Friedman est perçu comme un espace abstrait et symbolique dans lequel les lois de la pesanteur et de la perspective ne semblent plus s’appliquer. De ce fait, le travail se déploie comme une archéologie de la représentation à la recherche de la possible survivance d’une esthétique et d’une pensée primitive dans le monde d’aujourd’hui. L’appartement de Yona est une utopie réalisée, anticipant un futur qui n’implique pas la destruction du passé mais vient se superposer à lui. Ce principe de superposition est celui proposé par le livre, qui témoigne des échanges sur ce projet entre Yona Friedman et Camille Henrot, rassemblant photographies et fax échangés. Au sol, sont installées des photos et sérigraphies assemblées en «modules» dont les épaisseurs varient. Ni aplat, ni sculpture, ces éléments établissent ensemble une géographie d’un genre nouveau, qui ne serait pas un schéma totalisant mais un agencement de vues subjectives et parcellaires de ce nouveau territoire qu’est, pour l’artiste, l’appartement de Yona Friedman. Les photographies aux cadrages très serrés et hasardeux coexistent avec des sérigraphies géométriques. Elles ouvrent sur la possibilité d’une esthétique non globalisante faite d’éléments hétérogènes à l’image de ce «Tout -Monde» décrit par  Edouard Glissant.

Point central de ce dispositif, un tapis bicolore permet au visiteur d’arpenter du regard l’ensemble de l’exposition. En disposant des silhouettes des grands bâtiments architecturaux emblématiques de la modernité (Villa Savoye, Empire State Building, tours Petronas, Grande Arche de La Défense, etc.) comme des motifs ethniques, cet objet pose aussi la question de l’ambivalente  proximité  de  l’esthétique  moderne  et  contemporaine  avec  celle que  l’on dit «primitive».  La fétichisation de l’architecture  nous  renvoie ici à l’abandon du nomadisme,  mode de vie dont le tapis est le symbole. Appuyées sur le mur des échelles rayées aux barreaux irréguliers évoquent la possibilité d’accéder à un ailleurs. Rappelant l’architecture spatiale, cette solution concrète proposée par Yona Friedman pour l’agrandissement des villes, elles évoquent encore la maison cosmique des indiens Opis décrite par Aby Warbourg.

Dans la salle des essais, le Film Spatial propose, quant à lui, une visite subjective de l’appartement à travers un point de vue flottant, qui pourrait bien être celui du chien, Baltkis, personnage clé de l’univers de Yona Friedman. Au fond de la salle des assiettes peintes dont certaines ont été fracturées  évoquent le temps à travers un mouvement circulaire. Ainsi s’organise le découpage de la réalité du monde en cadrages chaotiques et formes primitives géométriques.

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