DANSE | SPECTACLE

Le Modèle

23 Fév - 23 Fév 2012

Avec Le Modèle Eléonore Didier met à mal notre représentation d’un corps duel, naturel ou construit, spirituel ou matériel. Prenant pour objet d’étude le protocole de toilette en usage dans la médecine occidentale, elle nous propose d’interroger nos représentations culturelles du corps en ouvrant le regard à un espace-temps inhabituel.

Eléonore Didier
Le Modèle

Nous souhaitons nous pencher sur un protocole de toilette spécifique, élaboré par la médecine occidentale. Il est largement pratiqué sur notre continent, il l’est dans de plus en plus de pays.
Nous nous y pencherons comme on se penche au-dessus du berceau du nouveau-né. Là d’où l’on distingue en pensée, la fulgurance d’une présence originelle et à venir.
Ce protocole de toilette hospitalier offre une infinité d’images, d’idées et de réflexions. Dans le cadre de ce spectacle, un de ses aspects nous intéresse en particulier: Ce protocole nous intéresse en ce qu’il peut nous donner à voir notre représentation culturelle du corps. Notre façon de penser le corps nous parle aussi de notre façon de penser l’espace, le temps, la morale, la nature, … autour de nous et en nous-mêmes. Et toutes ces notions sus citées nous parlent aussi de danse.
Donner à voir une représentation de ce protocole, c’est pour nous une façon d’inscrire cette représentation culturelle du corps dans le champ de la création chorégraphique. Est-ce que le danse ne découle pas autant d’une formation technique, d’un environnement particulier, d’une histoire personnelle, que de la représentation acquise, collective du corps ?

Le Modèle propose de faire le point sur nos constructions culturelles du corps et tente de remettre en question les dualismes nature/culture et corps/esprit.
Au plateau, une danseuse, une infirmière, un modèle, un performer. Quatre présences singulières élaborent une idée de la danse en regard de cette représentation culturelle du corps. Sur le plateau, la danseuse est garante du contexte de création chorégraphique de cette représentation. Sur scène, la danse est première. L’infirmière lave une personne suivant le protocole. Elle habille notre modèle d’espaces. Le performeur est une bouche, une oralité. Il navigue à l’intérieur du dispositif de la représentation, sa présence matérialise le lien entre voir et être vu, entre le plateau et le public.

Si Le modèle trouve les moyens de célébrer une forme de beauté, ce sera pour sa capacité à faire entrer le public dans un espace-temps d’une extrême richesse d’idées, de sensations et d’émotions.

Éléonore Didier danse depuis 1990, croisant le chemin de différentes compagnies, parmi lesquelles ses rencontres avec le travail de Bob Wilson, Carlota Ikeda et Pierre Droulers la marqueront. En l’an 2000, à Lisbonne, Eléonore amorce un travail d’auteur. Elle crée avec la danseuse allemande Jiska Morgenthal le duo Xeira. Cette première pièce suscite le soutien du Centro Cultural de Belem pour les suivantes (2001 Izur Vagabund, 2004 – Fragments d’un corps amoureux, 2005 – Solides, Lisboa).
Solides, Lisboa marque une étape dans l’élaboration de son langage chorégraphique. La relation entre les notions d’image, de pensée et d’émotion articule sa danse et particularise son adresse au spectateur. Revenue à Paris, Eléonore propose au Point Ephémère la performance Paris, Possible, d’une durée de 100’, une fois par semaine de janvier à juillet 2007, pour un spectateur. Artiste résidente à Mains d’Oeuvres, elle y présente en mars 2008 la recréation de Solides, Lisboa, le solo laiSSeRVenIr et la création de !Kung solo, dans le cadre du festival Faits d’Hiver – Danses d’auteurs.
Dernièrement, elle a finalisé le solo laiSSeRVenIR en le transmettant à plusieurs personnes: Lorenzo De Angelis, Ikue Nakagawa, Pauline Le Marchand, Mathilde Lapostolle, avec qui elle continuera de travailler pour !Kung solo.

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