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Le Marché de l’art contemporain

Les outils de l’analyse économique sont mobilisés pour éclairer le fonctionnement d’un marché réputé pour son irrationalité. Questions traitées: Quels sont les critères de la valeur des œuvres d’art contemporain? Comment émerge-t-on sur la scène internationale? Est-il rentable d’investir dans l’art contemporain?

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Présentation
Nathalie Moureau, Dominique Sagot-Duvauroux
Le Marché de l’art contemporain

L’objectif de cet ouvrage est de montrer que, au-delà du désordre apparent, il existe des critères implicites d’évaluation de la qualité. Mais, tandis que pour les biens dotés d’une fonctionnalité élevée, ces critères sont aisément identifiables (par exemple la puissance pour un aspirateur), sur le marché de l’art, ils relèvent de représentations communes, de conventions.

Et, contrairement aux biens standard pour lesquels la qualité dépend majoritairement de caractéristiques physiques ou fonctionnelles (construction exogène de la qualité), la qualité des oeuvres d’art contemporain dépend de la façon dont elles se diffusent dans les réseaux marchands et non marchands de l’art (construction endogène de la qualité). Des talents équivalents peuvent avoir des itinéraires économiques opposés selon que le hasard et/ou les stratégies des acteurs les placent ou non sur l’échelle de la renommée.
L’étude du marché de l’art nécessite dans un premier temps de s’entendre sur les caractéristiques à prendre en compte pour juger de la qualité, ce qui est le rôle des conventions artistiques.

La première partie de l’ouvrage analyse la façon dont l’originalité de la démarche de l’artiste est devenue, à la fin du XIXe siècle, le critère déterminant de la qualité des œuvres dans le monde de l’art contemporain, remplaçant la convention académique qui organisait les valeurs autour du sujet représenté.

La deuxième partie présente les acteurs qui interviennent directement sur le marché de l’art contemporain en tant que producteurs, vendeurs, acheteurs ou régulateurs.

La troisième partie analyse les mécanismes de formation de la valeur artistique et des prix sur le marché en insistant sur le rôle joué par quelques acteurs dont les actions sont interprétées comme des signaux de qualité et, à ce titre, imitées, provoquant des mouvements spéculatifs. La question de l’art considéré comme placement y est aussi étudiée.

Enfin, le dernier chapitre aborde les évolutions récentes du marché et présente les «nouvelles économies de l’art».

Nathalie Moureau est maître de conférences à l’université Montpellier-III et chercheur au Lameta, université Montpellier-I.
Dominique Sagot-Duvauroux est professeur à l’université d’Angers et directeur du GEAPE.