DANSE | SPECTACLE

Le Manteau

04 Nov - 04 Nov 2014
Vernissage le 04 Nov 2014

Pièce pour six danseurs et trois musiciens, Le Manteau place l’Afrique au cœur de sa trame narrative: souffrances colonialistes, douleurs des maladies, famines des guerres... le continent noir est pétri des larmes de ses habitants. Irène Tassembédo, après trente années de carrière européenne, essaie ici d’en panser les blessures, de lui rendre sa force, sa rage et sa passion, en passant outre les préjugés et la bien-pensance.

Irène Tassembédo
Le Manteau

Le continent africain, si malmené par les aléas climatiques, économiques et politiques est un vivier de créateurs qui ne cesse d’interroger les paradoxes et la démesure de leur condition. Parmi eux, les chorégraphes inventent un langage entre modernité et tradition, pour extraire des corps l’expression des souffrances, de l’immense douleur des génocides, de la famine et des maladies. C’est le projet de la nouvelle création d’Irène Tassembédo, comme ultime appel à une possible catharsis. Par la musique et par la danse, est-il possible de panser les blessures? La question, formulée par la chorégraphe revenue au pays après trente ans de carrière européenne, est ancrée dans cette pièce bouillonnante et engagée.

«Je te danserai Mama Africa, je te chanterai, Mama Africa! Je te pleurerai, je te détesterai, je te tuerai, Mama Africa! Des sentiments mêlés pour un hymne à la conscience collective, à la révolte pour ce changement auquel notre mère Afrique aspire depuis longtemps. Tant de chemin parcouru, Mama Africa, et ta robe est toujours plus rouge-sang, plus rouge de rage et de colère… Tant de larmes répandues comme pluies orageuses, comme cataractes tumultueuses, des pluies salées de nos larmes qui ne laveront jamais le sang répandu par tes enfants, garçons et filles, sur ta riche et mystérieuse terre brulante.
Les génocides, les guerres, les viols, la famine, les maladies et la haine, forment aussi ce lourd manteau que tu portes indignement, Mama Africa! Il est chaque jour plus lourd et chaque jour plus insupportable. C’est la peur qui en a tissé la terrible étoffe: la peur de l’autre, la peur de la différence, la peur de l’inconnu.
Cette interrogation ontologique de la chorégraphie africaine contemporaine, je la reprends à mon compte dans cette pièce chorégraphique, qui est tumultueuse et tout sauf complaisante.» Irène Tassembédo

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