ART | EXPO

Le logis des projections

29 Juin - 29 Sep 2012
Vernissage le 28 Juin 2012

Stéphanie Nava s’intéresse aux espaces de flux, de relations et à leurs mécanismes, dans une production hybride qui relève, selon les cas, du dessin, de la photographie, de la sculpture, du mobilier ou de la gravure.

Stéphanie Nava
Le logis des projections

L’architecture, l’urbanisme et leur corollaire le paysage, sont des sujets passionnants et fédérateurs qui concernent tous les domaines de notre quotidien, passant de l’étude de nos habitats, à nos modes de déplacements et de communication, des rapports que nous entretenons avec notre environnement en général à ceux que nous tissons avec l’autre en particulier. Aujourd’hui, le phénomène de modernisation des villes crée des espaces urbains dont l’étalement ne cesse de s’intensifier grignotant la moindre parcelle de nature. À présent, plus de 50% de la population mondiale habite en ville. Et qu’il s’agisse de la cité urbaine ou des pans de campagne que l’on transforme petit à petit en vastes agglomérations, les modalités du vivre ensemble s’en trouvent gravement modifiées, tout comme notre relation au vivant gouvernée. C’est dire si le sujet est crucial.

Ces phénomènes de domestication et de domination de l’espace naturel ou paysager par le monde urbain, trouvent un important écho dans le riche et complexe travail de Stéphanie Nava, tout comme d’ailleurs le décryptage des relations que l’homme établit avec son environnement. L’artiste s’intéresse en effet à la façon dont une société, ou un individu, façonne son rapport au monde, la ville et le jardin sont les principaux moteurs et les réceptacles de sa réflexion.

À travers ses Å“uvres, Stéphanie Nava démêle les liens qui existent entre les corps et les objets qu’ils manipulent dans les lieux qui les accueillent. La pratique de Stéphanie Nava se base essentiellement sur un dessin virtuose qui sollicite les ressources de la feuille papier et du wall drawing. Son trait fin et précieux entre régulièrement en résonance avec un corpus varié fait de sculptures, de maquettes d’architectures, d’installations, de vidéos et de photographies qui une fois associés visent une forme de chaos harmonieux. En effet, dans son Å“uvre tout semble pouvoir s’hybrider et s’interpénétrer: le dedans rencontre le dehors, le monde construit se végétalise et le vivant permute en objet inerte tandis que les hommes et femmes se confondent en communautés d’anonymes…

Cet effet de passage d’une dimension à une autre et notamment de l’inanimé à l’animé évoque une sorte de fonction organique de l’oeuvre. Les pièces de Stéphanie Nava, semblent pouvoir générer elles-mêmes des formes hybrides et inédites, un peu comme si elle étaient des organismes vivants, capables de grandir, de bouger, de se reproduire…

Parmi les Å“uvres que l’artiste présente pour «Le logis des projections», la maison, le jardin et les scènes de domesticité occupent une place centrale. L’exposition présente des Å“uvres existantes telle Tectonique du désastre amoureux, un paysage mental qui figure la géographie d’un territoire des sentiments comme le ferait une «Carte du tendre» en trois dimensions et chaotique. L’oeuvre travaille des rapports d’échelle paradoxaux qui ne permettent pas de la situer dans un genre particulier. Elle oscille entre la maquette d’architecture, la pièce mobilière design et la sculpture. Et Repressed Space, une sculpture mobilière, étrangement déterminée par un travail de dessins. À savoir, 5 thraumatropes paradoxalement immobiles qui laissent apparaître d’une face à l’autre des motifs opposés ou duels: architectures vides de tout habitant et figures humaines représentées avec violence…

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