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Le grand monde d’Andy Warhol

18 Mar - 13 Juil 2009
Vernissage le 17 Mar 2009

"Le grand monde d’Andy Warhol" rassemble des portraits de stars du cinéma et de la musique, d’artistes, de collectionneurs et de marchands d’art, d’hommes politiques, de couturiers, de personnalités de la jet-set. Connus ou moins connus, tous y gagnent un peu de cette aura que procure le génie de Warhol.

Andy Warhol
Le grand monde d’Andy Warhol

En 1962, Andy Warhol peint les portraits de Marilyn Monroe, Liz Taylor, réinterprète La Joconde et Elvis Presley. De 1967 à 1987, il réalise, sur commande et selon un procédé qui se systématise, les portraits de dizaines de personnalités diverses, célèbres ou inconnues, remettant ainsi à l’honneur le genre du Portrait, en y appliquant de nouveaux codes. Dans ce miroir, tout ce grand et petit monde se regarde, fasciné.

Aux côtés de stars du cinéma et de la musique, on trouve des portraits d’artistes, de collectionneurs et de marchands d’art, d’hommes politiques, de couturiers, de personnalités de la Jet-set. Connus ou moins connus, tous y gagnent un peu de cette aura que procure le génie de Warhol. Avec cette série, Warhol dresse le tableau d’une société tout entière, et met en place une nouvelle forme de production artistique, sérielle, presque industrielle.

Warhol réalise ses portraits à la « Factory », son atelier à New York. Au début des années soixante-dix, il met au point un processus systématique : maquillage et prise de vue de ses modèles au Polaroïd Big Shot, sélection des clichés, peinture et transposition sérigraphique.

Deux cent cinquante Å“uvres – parmi le millier de portraits peints depuis le début des années soixante – sont présentées aux côtés de grands thèmes qui permettent d’ouvrir l’exposition sur une vision rétrospective. Avec l’ambition de restituer l’effet du principe de répétition que Warhol avait à l’esprit en réalisant son Å“uvre, la Rmn présente pour la première fois cet ensemble considérable de tableaux qui constitue une archive sans précédent dans l’histoire de la peinture et de la photographie.

« All my portraits have to be the same size, so they’ll all fit together and make one big painting called Portraits of society. That’s a good idea, isn’t it ? Maybe the Metropolitan Museum would want it someday. »

« Tous mes portraits doivent avoir le même format pour qu’ils tiennent tous ensemble et finissent par former un seul grand tableau intitulé Portrait de la société. Bonne idée, non ? Peut-être que le Metropolitan Museum voudra l’acquérir un jour ».

Commissariat
Alain Cueff, professeur à l’université de Lille III et à la Rijksakademie d’Amsterdam
Avec la collaboration d’Emilia Philippot, conservateur du Patrimoine, Réunion des musées nationaux

Sc̩nographie РDidier Blin

Graphisme et signal̩tique РRuedi Baur

Evénements
Conférences à l’Auditorium du Grand Palais :

— Mercredi 1e avril : L’argent parle
Par Elisabeth Lebovici, historienne et critique d’art
La célébrité d’Andy Warhol s’est nourrie de ses propos positifs sur l’argent, dans lesquels on peut voir la réflexion de son réalisme en regard du capitalisme comme d’un certain cynisme pop. A ses yeux, l’argent, en tant qu’« équivalent universel », semble avoir été l’un des opérateurs de la dé-hiérarchisation militante qu’il a menée dans les sujets de l’art ou les différentes catégories des productions visuelles. Mais l’argent aura servi aussi à le discriminer lui-même, en participant d’une « rhétorique de la prostitution » appliquée au travail de l’artiste.

Mercredi 8 avril : La ressemblance affolée ou le portrait au-delà du principe d’identité
Par Jean-François Chevrier, professeur à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts, Paris
En 1966, Walker Evans (1903-1975) publie Many Are Called. La redécouverte de son oeuvre, au début de la décennie, a été associée à l’émergence du Pop Art. Le livre de 1966 est un album de portraits anonymes réalisés dans le métro new-yorkais entre 1938 et 1941. Ce parti pris du portrait anonyme semble contredire le culte des célébrités médiatiques (Famous Faces) et les variations typologiques de Warhol. Mais on peut s’interroger sur l’étrange familiarité du portrait, au-delà du principe d’identité. Qu’en est-il de la ressemblance à l’ère des foules  ?

Mercredi 13 mai : Les artistes contemporains et Andy Warhol
Alain Cueff, commissaire de l’exposition Le Grand monde d’Andy Warhol, et Didier Ottinger, co-commissaire de La Force de l’Art 02, invitent quatre artistes présentés dans l’exposition du Grand Palais à discuter de l’influence de Warhol sur la création contemporaine  :

Stéphane Calais
Stéphane Calais, né en 1967, vit et travaille à Paris  : entre figuration et abstraction, les créations de ce plasticien multi-supports (peinture, design, sérigraphie, bande dessinée, sculpture, collage…) jouent de la référence aux objets du quotidien et au kitsch pour inviter à une lecture ironique de l’actualité, des contes, des légendes et des icônes populaires.

Philippe Mayaux
Né en 1961, vit et travaille à Montreuil  : en héritier assumé de Dada, Duchamp ou Picabia, cet artiste revendique le ludisme comme principe de création ; ses peintures et sculptures au réalisme naïf, centrées sur des thèmes organiques obsessionnels, s’attachent à transcrire dans un souci de technicité parfaite les mécaniques du langage, de la nutrition ou de l’acte sexuel pour interroger avec humour le rapport entre la forme et le sujet d’une oeuvre d’art.

Bruno Peinado
Bruno Peinado, né en 1970, vit et travaille en France et aux Etats-Unis  : parfois qualifiées de «  Pop Art des années 2000  », ses installations utilisant les techniques de la post-production (sampling, mixage) métissent les signes de notre univers contemporain (télévision, publicité, jeux video, flyers, pochettes de disques…) pour créer des collisions d’images renvoyant à l’imaginaire de notre époque.

Wang Du (sous réserve)
Wang Du, né en Chine en 1956, vit et travaille à Paris depuis 1990  : recyclant le flux d’images et d’informations émis en continu par les médias de masse, ses sculptures et installations souvent monumentales constituent à la fois une critique de ces médias qui instaurent une confusion entre le monde réel et le monde qu’ils fabriquent, et de l’individu qui en devient le réceptacle plus ou moins consentant.

Mercredi 20 mai : Religion et spiritualité d’Andy Warhol
Par Cécile Guilbert, essayiste, romancière et critique, auteur de Warhol Spirit, Prix Médicis Essai 2008
Artiste de l’image et de l’icône mais aussi catholique orthodoxe dont la pratique religieuse a longtemps été tenue secrète, Andy Warhol a toujours entretenu des rapports ambigus avec l’incarnation, la mort et le néant. Si son oeuvre illustre de nombreux motifs religieux traditionnels (Croix, OEufs, Renaissance italienne, Cène, etc.), sa principale posture existentielle semble avoir été moins celle d’un dévot que d’un sage. Un sage singulier, sensible à l’extase et au vide de type oriental. Et dont le gai savoir spirituel pourrait bien s’avérer plus « taoïste » que « nihiliste ».

Mercredi 24 juin : Warhol prêt-à-porter ?
Par Judicaël Lavrador, critique d’art
Ex-dessinateur de publicité soignant son look, entouré de dandys et de fashion victims, Warhol apparaît comme un artiste branché en permanence sur l’air du temps. A l’examen cependant, son rapport à la mode se révèle complexe. D’une part, son oeuvre s’imprègne d’une relation à l’éternité, à la mort et au passé en opposition avec l’éphémère cultivé par la mode. D’autre part, Warhol rejette la confidentialité ou l’élitisme des créateurs de mode ; il entend être pop, c’est-à-dire tremper dans la low culture des mass media. Y-a-t-il alors un malentendu entre Warhol et la mode ? Comment l’un use et abuse de l’autre et vice versa ?

critique

Le grand monde d’Andy Warhol

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