ART | EXPO

Le diamant d’une étoile a rayé le fond du ciel

15 Oct - 30 Déc 2011
Vernissage le 15 Oct 2011

Ce projet permettra au public de découvrir près de dix années d’une réflexion menée sur les questions du temps et de l’image. Si l’observation des oeuvres de Dove Allouche engendre chez le spectateur un sentiment immédiat de grande virtuosité, il est essentiel d’aborder son travail en ayant à l’esprit la manière dont celui-ci engage une relation particulière au temps: temps historique, temps de l’image photographique, temps de l’exécution du dessin...

Dove Allouche
Le diamant d’une étoile a rayé le fond du ciel

Le Fonds Régional d’Art Contemporain Auvergne est heureux d’accueillir Dove Allouche pour cette exposition conçue en collaboration avec le LaM (Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut de Lille Métropole) et le Credac (Centre d’art contemporain d’Ivry).

Ce projet se développe en deux expositions et un livre qui permettront au public de découvrir près de dix années d’une réflexion brillamment menée sur les questions du temps et de l’image. Si l’observation des oeuvres de Dove Allouche engendre chez le spectateur un sentiment immédiat de grande virtuosité, il est essentiel d’aborder son travail en ayant à l’esprit la manière dont celui-ci engage une relation particulière au temps: temps historique, temps de l’image photographique, temps de l’exécution du dessin…

La série de 140 dessins intitulée «Melanophila», vaste corpus qui occupe une large place dans l’exposition, est en ceci très significative. Après qu’un gigantesque incendie ait entièrement ravagé une forêt d’eucalyptus au Portugal, l’artiste se rend sur place pour réaliser, en quelques dizaines de minutes, 140 photographies du site carbonisé qui donnent lieu à l’exécution de 140 dessins identiques dont la réalisation a nécessité cinq années de travail durant lesquelles la forêt peu à peu a recouvré sa forme initiale.

Il en va d’un processus comparable lorsque Dove Allouche photographie en quelques dixièmes de secondes les chutes du Salto Angel au Vénézuela pour réaliser ensuite la série de dessins «Surplombs»: le temps infime de la prise de vue du fracas torrentiel se dilate dans la lente reprise graphique menée pendant des semaines par l’artiste, la perspective donnée par les 1000 mètres d’altitude s’écrase en un plan unique et compact.

Les images produites par Dove Allouche relèvent souvent de l’inaccessible: images des confins subaquatiques qu’aucun homme ne saurait atteindre physiquement, images de forêts carbonisées à jamais disparues, images de souterrains interdits, de zones interdites… Simultanément, le rapport au temps et à l’image engage chez Dove Allouche une forme de poétique (dont la forme la plus symbolique est sans doute l’oeuvre Retours) de laquelle un certain romantisme n’est pas exclu, où la coïncidence crée la beauté du sens, où se rejouent également le geste de l’archiviste qui, méticuleusement, rend compte d’une réalité cachée.

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