ART | EXPO

Le dernier qui parle

18 Jan - 30 Mar 2008
Vernissage le 17 Jan 2008

«Le dernier qui parle» est une exposition «réactive» sur les notions d’appropriation, de citation, de frontière entre originalité et plagiat, de reconnaissance, d’hybridité des genres et des disciplines, en opposition à la surlégifération grandissante du droit d’auteur.

Jean-Marc Chapoulie, Pierre Leguillon, Daniel McClean
Le dernier qui parle

Du 18 janvier au 30 mars 2008, le Frac Champagne-Ardenne est «Le dernier qui parle», une exposition «réactive» sur les notions d’appropriation, de citation, de frontière entre originalité et plagiat, de reconnaissance, d’hybridité des genres et des disciplines, en opposition à la surlégifération grandissante du droit d’auteur.

Grâce à des lois censées protéger les artistes, créer est devenu le mode le plus simple d’accession à la propriété. Pourtant les créateurs continuent à vivre dans le dénuement, alors même que des modes de rétribution liés aux droits d’auteurs se sont généralisés dans des domaines parfois très éloignés de la création. Le législateur peine à se rendre compte de ce qui relève d’une conscience artistique assumée, ou de la pertinence d’un texte, d’une image, d’un objet qui affirme sa singularité dans l’emprunt des formes d’un autre.
Cette exposition tente d’échapper à la morosité et au catastrophisme qui entourent ces questions. Saisis de ce désir d’ouverture, trois commissaires indépendants, Jean-Marc Chapoulie, Pierre Leguillon et Daniel McClean ont confronté leurs horizons et points de vue, créant une zone de pensée, de réaction et de création dont l’exposition «Le dernier qui parle» est le point d’orgue. Il ne s’agit pas de dresser un bilan des dérives nombreuses du droit d’auteur, mais d’inventer de nouveaux espaces d’observation du monde et de la pensée.

Jean-Marc Chapoulie porte depuis de nombreuses années un regard transversal et lumineux sur l’image en mouvement, qu’il exprime comme un projectionniste forain dans ses séances de l’Alchimicinéma, ou encore par des films comme TDF06 où les images télévisuelles du tour de France sont bonnement épurées de tout ce qui concerne le vélo. Il envisage l’exposition, et l’institution d’art en général, comme un marché aux voleurs, un lieu de recel où l’œuvre d’art s’affirme par essence comme un objet douteux. Pour lui, la notion «d’originalité» n’est tout simplement plus d’actualité.

Penseur, critique d’art, éditeur, graphiste, photographe, commissaire d’exposition, Pierre Leguillon occupe depuis quelques années un espace qu’il souhaite résolument intermédiaire et donne bien du mal aux tenants de la professionnalisation de l’art. Il oriente sa réflexion en partant des images originales qui ont inspiré ses fameux Diaporamas qu’il présente depuis plus de dix ans, pour lesquels le regard et l’association d’idées sont considérés comme des actes à part entière. Pierre Leguillon pense à juste titre que la meilleure réponse à la revendication autoritaire est d’appliquer sa logique jusqu’à la confusion et la perte salutaire.

Daniel McClean, à la fois avocat spécialisé dans le droit d’auteur et commissaire d’exposition indépendant, est l’auteur d’une exposition, accompagnée d’une somme éditoriale, intitulée Dear Images: Art, Copyright and Culture présentée en 2002 à l’ICA de Londres. Sa réflexion porte sur des propositions conceptuelles d’artistes liées à une histoire à écrire du rendez-vous artistique, échappant ainsi tant aux notions d’objets, d’espace et de temps de l’art, comme pour se libérer des contraintes matérielles où s’inscrivent l’affirmation «auteuritaire» du «dernier qui parle».

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