DANSE | SPECTACLE

Le Cri persan

30 Nov - 02 Nov 2011

Né en Iran et réfugié en France depuis 2009, Afshin Ghaffarian est accueilli en résidence au CND dès son arrivée à Paris. Avec Le Cri persan, le chorégraphe propose un solo autour des quatre éléments et raconte l’impossible pari de danser dans son pays d’origine.

Afshin Ghaffarian / Cie des Réformances
Le Cri persan

«Je crie pour briser le silence. Je danse pour agiter les corps et les esprits. Je danse et je crie pour réveiller et éveiller l’Iran et le monde». Afshin Ghaffarian
«Afshin Ghaffarian invite le public au voyage à travers le temps et l’espace, dans un monde conflictuel où sa lutte avec les entités symboliques que sont la Terre, l’Eau, le Feu et l’Air récite l’origine de l’être et sa perte, le souffle vital et son anéantissement, la formation du langage et sa dissolution. Sous la forme d’un récit initiatique, le monde dansé d’Afshin révèle la naissance originelle de l’homme dans la nuit des temps. Son corps, celui d’un faune élastique, et sa voix déjà fissurée se métamorphosent selon le cycle de la vie — inerte amorphe gémissant, vacillant debout marchant, souffrant se crispant courant, chantant parlant criant — pour danser enfin, lutter, chavirer, et ramper jusqu’à la porte. Le déchaînement des éléments symboliques annonce l’exil à venir, celui d’un monde libre où Afshin pourra enfin danser. Danser pour crier sa liberté certes, mais danser pour raconter des histoires surtout, celle mythique d’une porte par exemple – et d’un seuil qu’il a dépassé, et que d’autres, espérons le, dépasseront après lui». Leyli Daryoush, dramaturge

Né en Iran, Afshin Ghaffarian se forme au métier d’acteur et obtient un diplôme de cinéma en 2003. Passionné par la danse, dont la pratique est interdite dans son pays, il en acquiert les bases grâce à Internet, en visionnant les vidéos de chorégraphes comme Pina Bausch, Martha Graham ou Merce Cunningham. Le théâtre corporel de Jerzy Grotowski nourrit aussi son propos de performeur. En 2006, il fonde une compagnie underground et répète en cachette dans la salle de prière d’une école. L’année suivante, il présente Médée, performance unique réalisée en plein désert devant un public choisi, loin du regard des censeurs.
En mai 2009, Strange but true, présenté comme du théâtre corporel, est joué pendant un mois à Téhéran. En juin de la même année, au lendemain des élections présidentielles en Iran, il rejoint le Mouvement vert, et alerte via des vidéos postées sur Internet, l’opinion internationale sur la situation de son pays.
Invité à un festival en Allemagne, Afshin Ghaffarian appelle à la solidarité avec le peuple iranien. Condamné par son geste à l’exil, il part pour la France où il rejoint Shahrokh Moshkin Ghalam, pensionnaire à la Comédie française, avant d’être accueilli en résidence de formation au Centre national de la danse.
Afshin Ghaffarian axe sa recherche artistique autour du corps politique et poétique. Il puise son inspiration dans l’Iran actuel en se confrontant aux chorégraphes contemporains, notamment ceux avec lesquels il a pu travailler au Centre national de la danse (Andy de Groat, Daniel Larrieu, Thomas Lebrun…).
Il crée la Compagnie des Réformances en 2010 et présente au CND, en octobre de la même année, sa première création en France: Le Cri persan.

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