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Le Corbusier, mesures de l’homme

Architecte, urbaniste, peintre et sculpteur de renom, Le Corbusier est reconnu pour avoir défini l’homme comme référentiel métrique universel dans l’architecture. Étoffé par les contributions de jeunes chercheurs, ce catalogue d’exposition présente le parcours corbuséen à travers une approche centrée sur la notion de proportion humaine.

Information

Présentation
Frédéric Migayrou, Olivier Cinqualbre (dir.)
Le Corbusier, mesures de l’homme

Commémorant le cinquantenaire de la disparition de Le Corbusier, l’exposition organisée au Centre Pompidou invite à une relecture de son œuvre à travers le prisme de la figure humaine, dans sa corporalité mais aussi dans ses dimensions perceptive et spirituelle. Conçu dès 1943, le Modulor influencera toute une génération d’architectes. Bien que cette réflexion sur une mesure essentielle et universelle — «l’homme de série», pensant et percevant — soit au cœur de l’œuvre multiforme de Le Corbusier, il n’existait à ce jour aucune publication permettant d’appréhender cette notion fondamentale dans le travail de l’architecte.

Étoffé par les contributions de jeunes chercheurs, le catalogue présente le parcours corbuséen à l’aune de cette thématique, depuis les origines jurassiennes jusqu’aux derniers jours au bord de la Méditerranée. Il met en lumière l’omniprésence de l’humain dans sa production, à partir d’éléments de l’œuvre peint, de réalisations ou de projets architecturaux, de meubles et d’écrits, qui témoignent de la richesse et de la complexité de sa pensée.

Cet ouvrage est publié à l’occasion de l’exposition présentée au Centre Pompidou à Paris, du 29 avril au 3 août 2015.

«La Main ouverte aura été une véritable idée fixe, pour Le Corbusier, durant les quinze dernière années de sa vie, presque à égalité, de ce point de vue, avec le Modulor. Cette main levée, aux doigts extrêmes tendus — le pouce et l’auriculaire aussi écartés et horizontaux que possible, les doigts centraux joints et verticaux —, toujours vue du côté de la paume, il l’a dessinée des centaines et des centaines de fois. Il l’a interprétée de toutes les manières, avec tous les matériaux et sur tous les supports; de façon purement graphique ou picturale, en plan ou en relief. Il en a fait aussi bien des tableaux de chevalet que des incrustations murales, des décors de vaisselle, des médailles ou des lithographies de collection. Il l’a déclinée à toutes les échelles et sur tous les continents: du monument géant au bibelot de cheminée, de l’Inde à la France en passant par l’Amérique latine.

Il s’est amusé à prendre des empreintes de sa main droite, directement dans la peinture fraîche (à Cap-Martin) ou par l’intermédiaire d’un moulage de plâtre (à Chandigarh), comme pour mieux disséminer encore un motif qu’il a placé en couverture de ses livres, des catalogues de ses expositions ou à l’entrée de certain de ses édifices. Ses carnets de croquis fourmillent de notes sur la Main ouverte, ses archives, de courrier et de plans sur ce thème. Et loin de s’atténuer avec le temps, l’obsession n’a fait que s’accentuer; à tel point que l’on a fini par penser à une sorte signature de l’architecte.» (Marie-Jeanne Dumont)

Sommaire

— Avant-propos, par Alain Seban
— Préface de Bernard Blistène
CHAPITRE I: CONSTANTES DE L’EURYTHMIE
— Les yeux dans les yeux. Architecture & mathesis, par Frédéric Migayrou
— Purisme & proportions, par Roxana Vicovanu
— Le pavillon de l’Esprit nouveau. Manifeste d’un système corbuséen, par Maïlis Favre
CHAPITRE II: LE CORPS A DEMEURE
— Maisons & villas (1921-1931). L’éloquence des esquisses par Olivier Cinqualbre
— Le corps sportif corbuséen, par Rémi Baudouï & Arnaud Dercelles
— Le Corbusier, le mobilier corps et âme, par Cloé Pitiot
CHAPITRE III: LES DIMENSIONS D’UNE ANTHROPOMETRIE
— Toucher le corps. Les œuvres figuratives de Le Corbusier, par Genevieve Hendricks
— Le Modulor, variance d’un invariant, par Frédéric Migayrou
— La main ouverte. Du symbole politique à la signature artistique, par Marie-Jeanne Dumont
CHAPITRE IV: L’ESPACE INDICIBLE
— Genèse et représentation de l’espace indicible, par Roberto Gargiani
— Béton brut, plastique, acoustique & cement gun, par Anna Rosellini
— Polychromie, par Jan de Heer
CHAPITRE V: L’HOMME UNIVERSEL
— La ville mise à nu, par Aurélien Lemonier
— Une chambre de villégiature, par Olivier Cinqualbre
— Postface: Confessions, tribulations, évolutions…, par Marie-Jeanne Dumont
— Bibliographie raisonnée