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Le cockpit, le vaisseau, ce que l’on voit depuis le hublot

21 Mar - 10 Mai 2008
Vernissage le 21 Mar 2008

Confronté au déluge, qu’emporteriez-vous de notre monde? La cathédrale de Chartres, les éléphants, Balzac? Avec humour et dérision, Gilles Barbier réunit dans ses oeuvres des morceaux de réalité qu’il passe au filtre de son imaginaire. Résultat: les hommes-vers de terre rampent sous le regard des bandes dessinées de Fra Angelico... 

Communiqué de presse
Gilles Barbier
Le cockpit, le vaisseau, ce que l’on voit depuis le hublot

Tout Gilles Barbier est dans ce titre d’exposition : on est emporté par un nautile vertigineux et l’on regarde l’état du monde à partir de sa cabine de pilotage. Le monde ? Le grand naufrage, une apocalypse festive et terrifiante. Une luxuriance de thématiques ; le radeau (de la Méduse), microcosme à lui tout seul, la mousse, la chute, les moules, l’épiderme, le texte… Qu’est-ce qu’on va emporter : la Cathédrale de Chartres, les éléphants, Balzac, la théorie des quanta ?

L’obsession constante de Barbier étant la copie (le clonage) et la miniaturisation ; cette copie compressée… La copie comme « bégaiement d’espace » dit-il. C’est plus que de l’aviation. On vogue en pleine science-fiction (sa culture de base). « Le vaisseau se déplie, dit-il, depuis ses points nodaux ». On est dedans et dehors. C’est troué de partout. Mais le trou, pour ce délirant logicien, n’est pas une absence de matière !
Question de changements de vitesse. Un orifice, c’est de la matière-vite, et le fromage, une matière idéale pour Gilles Barbier, ou alors le terreau, taraudé par les lombrics. Le ver de terre étant pour Barbier l’image parfaite de l’individu humain contemporain, c’est-à-dire le consommateur. Le ver mange de sa naissance à sa mort. Il creuse et construit son habitat en mangeant et en digérant son propre réel.

Mais le fromage est selon Barbier aussi éloquent que le ver par sa flexibilité cellulaire, sa capacité à changer d’état, son impermanence. Il y a une Chambre des fromages dans cette exposition où Gilles Barbier évoque différentes scènes de Kubrick, de l’émergence du sapiens à l’effacement de la mémoire de l’ordinateur.

Il faudrait des dizaines de pages (elles sont écrites et disponibles sous forme d’un livre récent écrit en connivence avec Gilles Barbier) pour témoigner de la surabondance hétérogène d’une telle oeuvre. Gilles Barbier est l’artiste d’une multiplicité telle qu’il aura même prévu une « réserve», ou « richesses entassées» au sein de l’exposition. La nouvelle génération d’artistes dont il est l’un des représentants (avec Maurizio Cattelan, Wim Delvoye, Mike Kelley, Matthew Barney) ne se limite pas au rôle de créateur solitaire traditionnel. Gilles Barbier est un concepteur, scénariste, producteur et réalisateur de cinéma. On y rencontre les bulles de la bande dessinée et les phylactères de Fra Angelico, la théorie des fractales et le petit Larousse illustré, les requins et des flatulences, les peaux de bananes et le surf californien, etc… Mais jamais un tel opéra ne suggère les piètres agglomérats citationnels du post-modernisme. La fraîcheur étonnante de l’artiste se nomme imagination.

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