ART | EXPO

Le choix du spectateur

04 Nov - 19 Déc 2014
Vernissage le 31 Oct 2014

Le travail de Mabel Palacín est consacré à la question de l’image arrêtée et de l’image en mouvement. Ses œuvres prennent souvent la forme d’installations, dans lesquelles les différentes formes de l’image enregistrée coexistent, s’interrogent mutuellement, et posent l’enjeu de la relation qu’elles permettent à des spectateurs d’entretenir avec le monde.

Mabel Palacín
Le choix du spectateur

Le Frac Languedoc-Roussillon et l’École supérieure des beaux-arts de Montpellier Agglomération présente conjointement une exposition monographique de l’artiste espagnole Mabel Palacín.

Mabel Palacín est aujourd’hui l’une des figures emblématiques d’une génération qui analyse avec pertinence les moyens actuels de production des images et leur puissance de questionnement dans l’art contemporain (comme contexte conventionnel et «milieu») et d’analyse de la réalité (comme monde social ou imaginaire).

«Le choix du spectateur», exposition en deux volets proposée par le Frac Languedoc-Roussillon et l’ESBAMA, constitue une double façon d’expérimenter le travail de l’artiste, selon les points de vue proposés par ces deux contextes institutionnels (pédagogie et création à l’école, «mémoire de l’art» au Frac).

Au Frac, une installation unique, La Distancia correcta (La distance juste), de 2002, montre la projection d’un film sur deux écrans, selon un principe de synchronisation qui s’apparente à une diffusion en stéréo. Les deux écrans projettent un film dans lequel d’autres films de l’histoire du cinéma (principalement des années 1960) ont été rétro-projetés, derrière un acteur qui est lui-même parfois filmé et parfois diffusé à la place de ceux-ci, et dont les actes semblent vouloir construire quelque chose en relation avec les personnages des films. Les mises en abîme sont nombreuses et complexes et la «distance» entre l’acteur et son (ou ses) double, entre le film de Mabel Palacín et les films classiques, pointent l’enjeu de la «distance» comme intrinsèque à l’image elle-même.

Toute image est une affaire de prise de position, et d’écarts multiples: «entre le motif et le fond, la technique et l’idéologie, la fiction et la réalité, l’auteur et le public. C’est pourquoi le spectateur de l’exposition sera amené lui-même à circuler entre les écrans, dans un espace conçu comme un «décor», évoquant à son tour l’image d’une salle de cinéma et d’un musée classique, d’un atelier, etc. Une bande sonore, également diffusée en stéréo, redouble le sentiment d’écho profond que procure cette étrange installation.

Par cette double exposition, le Frac Languedoc-Roussillon et l’École supérieure des beaux-arts de Montpellier Agglomération espèrent nourrir les enjeux que l’image représente dans l’art actuel et dans la société, dans la vie des individus en prise avec des techniques complexes et qui posent la question de l’espace collectif.

«Mon travail examine notre relation aux images et la fonction de médiation qu’elles ont avec la réalité. Il y a deux aspects dans cette relation qui m’intéressent particulièrement: la résistance des images à une interprétation stable et la propension des techniques de l’image à produire une sorte de langage spécifique (lingua franca) dans l’art contemporain.»
Mabel Palacín

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