ART | EXPO

Le carré dans le carré

08 Déc - 14 Jan 2017
Vernissage le 08 Déc 2016 à partir de 18:00

L’exposition « Le carré dans le carré » à la galerie Maubert, à Paris, réunit cinq artistes autour du motif du carré. Peinture, dessins, sculptures et photographies interrogent les formes, leur disparition, leur dédoublement et notre perception.

Dans l’exposition « Le carré dans le carré » à la galerie Maubert, à Paris, cinq artistes entreprennent de revenir aux fondements formels. A travers la peinture, le dessin, la sculpture et la photographie, les œuvres explorent le motif du carré.

Carré de soie chez Jéremie Paul et architectures intérieures chez Nathalie Elemento

Jéremie Paul mobilise sa pratique entre peinture et installation pour aborder le thème du carré de façon très concrète. Accrochées au mur et sur des supports muraux qui les étendent, ses œuvres sont des carrés de soie. Tels des foulards ou des mouchoirs comme ceux qu’utilisent les prostitués mexicains aux style sophistiqué que l’artiste a rencontrés lors d’une résidence, ces créations en peinture sur soie font du carré un support matériel, toile blanche dont la finesse appelle de délicats motifs végétaux comme ceux de Couché de soleil.

A travers l’exploration de la forme, ce sont les architectures intérieures, mobilier et objets usuels, qu’explorent les dessins et sculptures de Nathalie Elemento. Le sens de ces éléments est analysé en modifiant leur forme, en les déployant ou en les pliant. Avec pour fil rouge la notion de repositionnement de la forme, les sculptures, qui recréent des espaces habitables, engagent un détournement de leur sens même, comme en témoignent leurs titres, souvent humoristiques et poétiques.

Mise en abîme, disparition et déploiement du carré

Les nouvelles œuvres de Sara Favriau prolonge à travers le motif du carré son travail consacré à la mise en abîme. Des poutres de bois coupées en fines planches sont disposées de façon alternée pour former une sculpture qui évoque autant la stabilité que le mouvement. Gestes et matières sont détournés de leur finalité et de leur fonction initiales pour offrir une œuvre qui se lit par strates : les pratiques traditionnelles sont revisitées à l’aune des plus modernes, des matériaux issus du domaine industriel sont déroutés de leur but originel pour suivre un cheminement simplifié.

Les peintures et sculptures de Joachim Bandau font réapparaître des formes enfouies : le carré dans les premières, le cube dans les secondes. La série des Schwartz-Aquarelle, développée de 1985 à aujourd’hui, superpose de fines couches d’aquarelle gris clair. Leur transparence fait apparaître des lignes, d’autant plus nombreuses que le nombre de couches augmente. Plus les aplats se multiplient, dans une volonté de recouvrir et masquer les précédentes, plus la forme s’impose, l’épaisseur de peinture rendant le noir de plus en plus foncé. Les petites sculptures métalliques de la série Bunkers sont constituées de plusieurs éléments imbriqués les uns dans les autres, leur structure interne complexe demeurant invisible. Ainsi la sculpture Kammer se referme en un cube plein qui contient en son centre un cube vide. Les peintures comme les sculptures de Joachim Bandau explore ainsi notre perception, à travers la disparition, l’enfouissement, l’invisible.

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