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L’avenir dure longtemps

11 Oct - 08 Nov 2007

Dans cette exposition, Béatrice Cussol réunit neuf étudiants de l’école d’art comme neuf occasions de sillonner dans le paysage de l’intime.

Communiqué de presse
Thomas Bigot, Frantz Vincent Bonhomme, Lucas Morin, Charlotte Sens, Odia, Yannick Dubois, Lison De Ridder, Amandine Derout, Sabine Boquier
L’avenir dure longtemps

« L’avenir dure longtemps entre autres manières de faire des mondes.» (1)

Car comment regrouper les diplômés 2007 sinon [2] par leur désir ferme ci-dessus succinctement décrit par cette première phrase, leurs projets personnels allant en direction de temps et d’espaces intérieurs. Car en effet pas de documentaire ici autre qu’intime tant il est vrai que ce qui semble les rassembler aussi, peut-on remarquer après coup, serait la (re)présentation d’un mouvement intérieur constitutif de leur recherche, boucles ou déplacements nous révélant des territoires (imaginaires : Lin Ran) sous contraintes (Sabine Boquier, Thomas Bigot, Amandine Derout, Frantz-Vincent Bonhomme) ou sous analogie (Yannick Dubois, Lison De Ridder) ou se déployant grâce à ce que portent en eux les mots (Charlotte Sens, Lucas Morin).
Raison de plus, en résumé, ressemblances et dissemblances incluses, pour qu’ils se hâtent en ch¦ur vers l’à venir ; d’où il est temps d’aller à la rencontre du public, dans un geste revendiqué.

Est-ce Thomas Bigot qui mène la danse de son circuit chahutant l’espace quadrillé d’un réseau de tuyaux chuchotant ? on veut toujours essayer de suivre et dans ce cas nous tendons deci-delà l’oreille picotée par les sons. Et pourtant, il peint, aussi, rythmé par la musique de sa volonté, et à peu près tous les jours, en vrai peintre d’atelier.

Avec en tête l’idée cruciale du point de vue, Frantz Vincent Bonhomme peint entre ornement et figuratif, entre organique et végétal, un ensemble de systèmes de juxtapositions et d’échanges lié à certaines façons d’appréhender l’espace, enserrant et ceinturant celui-ci par des plans articulés.

Lucas Morin écrit ou fait tout comme, avec du son, et rend précieux par le biais de cassettes à usage unique ou l’écoute intime du casque, phrase idiote ou étrange acronyme d’époque ou phrase tant ressassée qu’elle en devient auto-référente, blague de potache lyrisée par le timbre « mais aussi un serment d’allégeance à la sous culture qui est son ferment ».

Charlotte Sens est si intriguée par le sens et l’ambiguïté latente de nos objets familiers qu’elle les met en débat pour en faire naître d’autres, plus étrangement vivants, déplaçant avec eux des récits possibles, empreintes de corps qui teintent notre regard inquiet d’une obscure étrangeté poétique.

Sous la peau des ténèbres qui la mange, déambule à vide un petite fille stéréotypée qui contient à elle seule toute la solitude bruissante que Lin Ran (Nom d’artiste Odia) veut exprimer par des courts films ou des installations, l’exorcisant par glaçons encagés ou réveils impossibles.

Aucune constellation ne pourrait mieux nous aider à retrouver notre chemin que celles de notre imaginaire recoupant par coïncidence celles de Yannick Dubois, sous-tendues d’un humour bondissant de références en digressions. Il travaille entre : lors de polystyrènes rangés ou de porte-clous, c’est par parallèles découverts qu’il construit origines du monde déceptives ou roberts-fillious réinstallés. Enfin, observant la grande ourse, il a du mal à y croire, mais reprend pied devant un lampadaire.

Les trois suivantes dessinent et Lison De Ridder aussi comme le précèdent par associations glisse d’un dessin à l’autre, chacun du plaisir de son acte faisant naître le suivant et l’écho qu’ils se font sur le mur révèle la jubilation du recyclage des sens et des formes. On assiste à un monde qui s’autogénère et se réenchante. Elle fait feu de tout bois et des vagues viennent transformant l’image sans l’éteindre jamais.

L’aventure d’une construction infinie serait celle d’une grille matrice ou programme d’elle même et quand les autres voient qu’elle commence Amandine Derout sait qu’elle a fini, ébranlée par l’autodestruction de toutes choses… Alors là aussi, fragilement solide en somme, c’est du dessin qu’elle bâti, parfois d’angle, pour qui ne connaît pas, squelette d’elle.

Sabine Boquier semble effacer les anecdotes quand elle les voit apparaître. Ses dessins agissent comme les éléments d’une phrase dans l’installation qu’elle réalise en les choisissant méticuleusement formant sur le mur archipels ou nuages. Pour dessiner de son seul crayon, elle s’organise en jeux de contraintes précises desquelles dépendent ses choix, d’une belle retenue contenue, nue vers l’imprévu.

Béatrice Cussol

(1) Emprunt des titres à Louis Althusser et à Nelson Goodman
(2) Emprunt du titre à Béatrice Cussol

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