LIVRES

Laurent Montaron

L’originalité de Laurent Montaron est d’introduire dans ses images, inspirées de situations quotidiennes, d’imperceptibles décalages aussi minimes qu’inhabituels. Entre imaginaire collectif et réalité fictionnelle.

— Auteur(s) : Marie Cantos, Marie Cozette, David Green, Claire Jacquet
— Éditeur : Isthme éditions, Paris
— Année : 2006
— Format : 15 x 21 cm
— Illustrations : Couleur
— Pages : 300
— Langue : Français et anglais
— ISBN : 2-912688-71-X
— Prix : 22 €

Présentation
Par Marianne Lanavère
Le présent catalogue est non seulement une trace de l’exposition personnelle de Laurent Montaron qui s>est tenue à La Galerie de Noisy-le-Sec du 19 novembre 2005 au 21 janvier 2006, mais aussi le premier catalogue monographique de l’artiste. Tandis qu’à La Galerie nous présentions des œuvres datant de 2003-2005, produites pour l’exposition ou pas encore montrées en France, il nous est apparu que l’ouvrage l’accompagnant devait, quant à lui, aborder ce travail avec exhaustivité.

L’ensemble des œuvres de l’artiste depuis 1996, reproduites et complétées de notices descriptives, révèle ici toute sa cohérence. Pour en souligner la portée interprétative, nous avons d’emblée invité Claire Jacquet — qui avait suivi le travail de Laurent Montaron depuis longtemps — à réaliser un entretien avec lui, ainsi que David Green — dont j’avais lu les textes sur David Claerbout — à inscrire cette pratique dans un champ théorique.

Ce livre condense les préoccupations récurrentes de l’artiste depuis ses premières œuvres, telles que le fonctionnement du récit, la distance entre le réel et sa représentation ou encore la transcription de l’expérience du temps. Il met surtout en lumière la recherche profonde de l’artiste sur l’interprétation (des signes, des symboles, des images) — problématique au cœur de l’œuvre d’art, au sens où l’entendait Daniel Arasse. Pour reprendre les propos du psychanalyste et écrivain Gérard Wajcman invité lors d’une rencontre publique dans l’exposition en décembre 2005, les œuvres de Laurent Montaron construiraient un rapport au visible comparable à celui des Ménines de Velasquez, nous donnant à voir tout en dissimulant.

En effet, plus qu’auparavant dans le travail de Laurent Montaron, l’exposition à La Galerie énonçait clairement une impossibilité à se saisir pleinement de la réalité. Parmi les nombreuses entrées possibles auxquelles ce travail nous invite, les récentes Å“uvres, reproduites à la fin de cet ouvrage, me paraissent particulièrement marquées par la question de l’accès à l’interprétation et à la connaissance. Elles font le choix de suggérer plutôt que de montrer, de rechercher un sens caché au-delà du spectaculaire, de voiler le réel pour mieux le révéler. S’offrant comme des énigmes à déchiffrer dont la clé serait l’expérience, les Å“uvres de Laurent Montaron nous invitent à recomposer une réalité devenue aujourd’hui surexposée. En voici quelques indices…

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Isthme — Tous droits réservés)

L’artiste
Laurent Montaron est né en 1972 à Verneuil-sur-Avre. Il est diplomé de l’École d’art de design de Reims (1995). Il vit et travaille à Paris.

Les auteurs
Marie Cantos est diplomé d’un DEA d’Histoire de l’art (Paris I-Panthéon Sorbonne) et du DESS «Art contemporain, connaissance et pratique» (Paris IV-Paris Sorbonne).
Marie Cozette est commissaire d’exposition indépendante depuis 2000.
David Green est critique et commissaire d’expositions. Il enseigne l’histoire et la théorie de l’art contemporain à l’Université de Brighton, Royaume Uni.
Claire Jacquet est critique d’art, commissaire d’expositions et co-fondatrice de la revue Trouble.

Interview de l’artiste
Nous vous invitons à lire l’interview de Laurent Montaron réalisée par Anne-Lou Vicente ICI