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Laurent Hopp. Sublunaire

Laurent Hopp intrigue avec ses paysages nocturnes de périphéries urbaines à la lumière très travaillée. Il redessine par la lumière et les atmosphères ces lieux pas si communs et nous pousse aux portes d’un autre monde.

Information

Présentation
Vincent Pécoil
Laurent Hopp. Sublunaire

On ne sait trop, face aux images de Laurent Hopp, s’il faut d’abord parler de paysages ou d’ambiances, les deux étant étroitement liés. Autrement dit, ce qui se dégage de ces photographies c’est d’abord un climat, celui particulier des frontières, non seulement des territoires mais aussi des luminosités.

Apparemment nous sommes dans un milieu urbain, à tout le moins périphérique, mais rien n’est moins sûr. Les repères s’estompent –début ou fin de nuit– dans la lumière étrangement colorée de l’éclairage public.

Ces chaussées qui ont l’air de se terminer en cul-de-sac, ces carrefours dont les branches s’estompent on ne sait où, contribuent à créer un véritable univers nocturne dont les limites se fondent dans une nature improbable mais familière.

L’élément le plus important de ces images est sans aucun doute la végétation qui empreint ces paysages semi-urbains, les enveloppe et dès lors réduit l’impact de l’éclairage des lampadaires ou des néons.

Prises en hiver ces photographies seraient totalement différentes et ne bénéficieraient pas de cette ambiance particulière induite par la nature environnante, elle-même en partie artificielle. Dans ces nuits estivales désertes, les tonalités de verts denses et profonds, de rouges parfois plus diaphanes entretiennent une parfaite ambiguïté.

Ces portions de territoires aux marges des agglomérations, ces routes vides et rectilignes, ces constructions fantomatiques nous intriguent, sans doute parce que, trop réelles, elles pourraient nous donner l’illusion d’un décor, celui d’une dimension cinématographique.