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M’Tsamboro

26 Oct - 24 Nov 2018
Vernissage le 25 Oct 2018

L’exposition « M’Tsamboro » à la galerie parisienne Les filles du calvaire réunit l’ensemble des films, photographies et installations que Laura Henno a réalisés aux Comores. Entre réalisme documentaire et fiction poétique, elle multiplie les perspectives sur les phénomènes migratoires.

L’exposition « M’Tsamboro » à la galerie Les filles du calvaire, à Paris, présente des films, photographies et installations réalisés aux Comores par Laura Henno autour des phénomènes de migration.

M’Tsamboro : Laura Henno filme les enjeux migratoires aux Comores

L’exposition dévoile l’ensemble des œuvres créées par Laura Henno aux Comores, dans le prolongement des projets qu’elle a réalisés à Calais et à La Réunion. L’archipel voisin des Comores étant en effet l’épicentre régional des phénomènes migratoires, la jeune artiste y a poursuivi l’exploration photographique et filmique qu’elle mène depuis plusieurs années des enjeux de la migration clandestine.

Le titre de l’exposition, « M’Tsamboro », reprend le nom d’un îlot de l’archipel des Comores inhabité sur lequel des migrants sont déposés par des passeurs sans scrupule au lieu d’être conduits jusqu’à Mayotte. Croyant être arrivés à destination, les Comoriens trompés s’y retrouvent piégés puis contraints de se cacher pour échapper à la police aux frontières. A travers ce titre s’exprime le parti pris de Laura Henno qui, après s’être intéressée aux stratégies de fuite des jeunes migrants, se concentre ici sur la vie des passeurs et sur le paysage de la migration.

Laura Henno, entre ambition documentaire et imaginaire poétique

L’installation M’Tsamboro est un triptyque vidéo projeté sur un seul écran qui montre, filmés pendant quatre ans, les destins croisés de plusieurs enfants d’une même famille, obligés d’apprendre le métier de passeur. Indices de l’innocence infantile, problèmes de santé inhérents à cette dure activité et vain héroïsme se télescopent pour dresser le tableau d’une humanité à la dérive.

Le film Koropa se focalise quant à lui sur la transmission du métier de passeur, et renvoie également toute la violence de cette situation où des enfants sont contraints de grandir trop vite et d’effectuer des activités illégales au risque de leur vie. Le film Djo raconte sous la forme d’une fable intemporelle, l’histoire de Smogi et de son chien Djo, qu’il a recueilli avant que celui-ci ne s’en aille sur les hauteurs de Mayotte d’où il redescendre à la saison des pluies. Le film reflète la vision animiste des Comoriens dont les croyances sont aussi un moyen d’adoucir le réel.

A travers ces films, des photographies réalisées au cours de la même période et la nouvelle installation intitulée Ge ouryao !, Laura Henno poursuit son travail entre ambition documentaire et imaginaire poétique. Elle réinvestit le réel d’un potentiel de fictions et de récit qui en permet justement une appréhension plus profonde.

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