ÉCHOS
18 Oct 2010

L’architecte Zaha Hadid décroche le prix anglais RIBA

PElisa Fedeli
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Le RIBA Stirling Prize est décerné chaque année par le Royal Institute of British Architects. Après le portugais Alvaro Siza en 2008 et l’américain d’origine chinoise Ieoh Ming Pei en 2009, il vient d’être décerné à l’architecte Zaha Hadid.

Zaha Hadid n’a plus à faire ses preuves: cette femme architecte de 60 ans, de nationalité britannique et d’origine irakienne, travaille à l’internationale, de Barcelone à Séoul, en passant par Dubaï et les Etats-Unis. Jalonnée de plusieurs prix — dont le prix Pritzker en 2004 — sa carrière a connu son apogée avec une rétrospective au Musée Guggenheim de New-York en 2006.

Aujourd’hui, le prix RIBA vient récompenser une de ses réalisations majeures: le MAXXI, musée des arts du XXIème siècle, qu’elle a inauguré à Rome en mai 2010 après dix années de travaux. Cet écrin de verre, de béton et d’acier construit en plein coeur de la ville, à l’emplacement d’anciennes casernes, compte 10 000 mètres carrés d’espaces d’exposition et se partage entre deux institutions : le MAXXI Art et le MAXXI Architecture.
Avant celui-ci, Zaha Hadid s’est vue confier le chantier de plusieurs musées, notamment le centre d’art contemporain Rosenthal de Cincinnati, le musée Guggenheim de Taiwan et bientôt le nouveau musée d’archéologie et d’art contemporain de Cagliari en Sardaigne.

Dès son inauguration, au cours de laquelle le ministre de la Culture Sandro Bondi a été hué, la conception du bâtiment romain a fait l’objet d’une polémique. Comme pour Frank Gehry au Musée Gugenheim de Bilbao, il a été reproché à l’architecte de privilégier le geste architectural et le gigantisme, au détriment de la mise en valeur des œuvres.
Après avoir collaboré avec Rem Koolhass, Zahah Hadid a en effet développé un style très personnel, mêlant lignes sinueuses, angles cassés, trouées vertigineuses et effets-miroir. Son architecture, qualifiée de «déconstructiviste», veut échapper à l’ordre linéaire de l’architecture moderne. Pour celle qui donne aussi dans la mode et le design, la conception d’un musée est de toute évidence influencée par l’art contemporain: «Il ne s’agit plus d’accrocher un tableau; maintenant, il faut dédier un espace important à toutes les installations, ainsi qu’à l’environnement du musée. Nous avons pu appliquer ce concept au Centre d’art contemporain de Rome. Il est structuré en différents espaces indépendants, six immeubles interconnectés entre lesquels nous avons situé, par exemple, un auditorium et une bibliothèque» (Le Journal des Arts, 19 avril 2002).

Parmi ses projets visibles en France, ne manquez pas le retour du Mobile Art, ce pavillon d’exposition mobile financé par la marque Chanel. Après une tournée internationale, il vient d’être offert à l’Institut du Monde Arabe et sera exposé sur son parvis, au début de l’année 2011. Des artistes contemporains arabes l’investiront de leurs travaux.

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