ART | EXPO

L’arbre, le bois, la forêt

22 Mar - 21 Juin 2015
Vernissage le 21 Mar 2015

Autour du thème de l’arbre (totem, image de l’enracinement, du mystère), du bois (sensibilité et mémoire), de la forêt (espace de la nuit, lieu d’aventure et de refuge), cette exposition rassemble les œuvres d’une cinquantaine d’artistes qui jouent sur les différentes dimensions et représentations de ces éléments naturels qui habitent notre imaginaire.

Maya Andersson, Mustapha Azeroual, Dominique Bailly, Gilles Barbier, Joseph Bartscherer, Basserode, Romain Bernini, Etienne Bossut, Louise Bossut, Anne-Lise Broyer, Byung-Hung Min, Denis Castellas, Mathieu Cherkit, Roland Cognet, Julia Cottin, Jochen Dehn, Dewar & Gicquel, Marcel Dinahet, Christophe Doucet, Julien Dubuisson & Maggy Cluzeau, Pascal Duthoit, Véronique Ellena, Jean-Charles Eustache, David Favrod, Feng Fangyu, Maria Friberg, Piero Gilardi, Jean-Pierre Gilson, Yves Gobart, Anthony Goicolea, Andy Goldsworthy, Camille Goujon, Louis Heilbronn, Eric Hurtado, Suzanne Jalenques, Guillaume Janot, Cédric Jolivet, Eva Jospin, Fabrice Langlade, Caroline Lejeune, Anni Leppälä, Thomas Lévy-Lasne, LO-renzo, Didier Marcel, Olivier Masmonteil, Olivier Metzger, Min Jung-Yeon, David Nash, Simon Pasieka, Don Porcella, Claude Roucard, Samuel Rousseau, Jean-Claude Ruggirello, Anne-Laure Sacriste, Helene Schmitz, Florian Tiedje, Patrick Van Caeckenbergh, Heidi Wood
L’arbre, le bois, la forêt

La forêt occupe l’arrière plan, le fond de notre imaginaire, et l’arbre, lorsqu’il est grand et majestueux, a une fonction tutélaire ou quand il est excessivement tordu et rabattu vers le sol, il évoque le surgissement d’un monde souterrain diabolique.

La forêt n’est pas une conjugaison d’arbres. C’est un univers obscur, couvert, sans orientation à cause de sa répétition inlassable du différent et du même, un monde en soi, sans ouverture, où celui qui n’a pas avec lui de repères extérieurs, tourne en rond. Les sentiers même les plus droits donnent l’impression de ne mener nulle part. La forêt est l’autre face de l’univers, qu’elle recouvre d’un manteau de mystère, un monde antithétique à celui du soleil et de la ville. C’est le territoire du sombre, du brutal, du sauvage, de la bête, de la disparition et de la mort. Espace de nuit: dangereux, interdit, où se nichent les mythes, où se terrent le fantasme, l’inconnu et la peur.

Quand elle porte à la rêverie, celle-ci est mystique et grave, à cause de la brume. Lieu d’aventure où parfois on se perd. Lieu refuge des exclus, des rebelles ou des coupes jarrets qui y construisent des cabanes.

Mais la forêt, et c’est sa face heureuse, dit aussi le rythme des saisons à cause des fleurs, des champignons ou des feuilles des arbres.

Entre l’univers échevelé, mystérieux, des racines et la canopée symétrique, exposée à la lumière, toutes les deux invisibles depuis le sol, l’arbre est un microcosme qui se déploie par strates de la base au sommet, où grouille la vie entre l’écorce et les feuilles.

Lieu de vie, lieu refuge, repère, image de l’enracinement, il a la maîtrise du temps long. Il rassure, témoigne et juge.

Même si l’artiste aujourd’hui en retient souvent le tronc couché, abattu, ou la souche, il n’oublie pas que l’arbre qui relie le monde d’en haut et le monde d’en bas nous a donné l’idée essentielle du pilier (ou de la colonne), alors que son tronc une fois débité en planches permet de construire des cabanes et que ses branches coupées en bûches alimentent le feu où l’on peut cuire.

Le bois matériaux, la polysémie du mot le souligne, porte inscrit le souvenir de la petite forêt qui est le monde premier des arbres.

Autant de dimensions sur lesquelles jouent les œuvres réunies dans cette exposition.

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