ART | EXPO

Le Bal des survivances

05 Déc - 01 Fév 2020
Vernissage le 04 Déc 2019

L’exposition « Le Bal des survivances » au Frac Occitanie Montpellier réunit des œuvres de quatre jeunes artistes : Lana Duval, Marie Havel, Ludovic Salmon et Maxime Sanchez. Des sculptures, peintures, vidéos et installations qui semblent affronter chacune à sa façon le poids mémoriel et la difficulté à penser le présent qui s’imposent aux jeunes générations.

L’exposition « Le Bal des survivances » au Frac Occitanie Montpellier marque la quatrième édition de Post_Production, un programme d’accompagnement et d’aide à l’insertion professionnelle et artistique de jeunes diplômés. Quatre nouveaux artistes ont ainsi l’opportunité cette année de produire et d’exposer leurs œuvres : Lana Duval, Marie Havel, Ludovic Salmon et Maxime Sanchez. Le titre de l’exposition fait naître des interrogations. Comment un jeune artiste peut-il considérer sa création sous l’angle de la « survivance » ? Quel est cet inquiétant « bal » placé sous le signe de la survie auquel nous sommes invités ?

« Le Bal des survivances » : quatre artistes émergents au Frac Occitanie Montpellier

L’oxymore formé par le titre de l’exposition, « Le Bal des survivances », tiraillé entre une notion de fête et celle d’un danger, entre l’évocation d’un moment d’insouciance pleinement vécu au présent et celle d’une existence qui consisterait seulement à prolonger le passé, renvoie à de nombreuses préoccupations actuelles. Notre époque est en effet plus celle de la fin de l’histoire que celle de son commencement. L’être humain, désormais inquiet pour sa propre survie, est comme chargé d’un passé est plus riche et surtout plus assuré que son avenir.

Vidéos de Lana Duval, sculptures de Maxime Sanchez

Ainsi les jeunes générations doivent-elles vivre avec le poids d’une imposante mémoire. Ce constat ne concerne pas seulement le cours de l’histoire car les diverses techniques inventées pour capturer l’instant, immortaliser sans cesse le présent, ont abouti à sa transformation immédiate en souvenir. Les œuvres présentées par Lana Duval, Marie Havel, Ludovic Salmon et Maxime Sanchez renvoient chacune à sa manière aux façons dont le jeunesse doit s’adapter à ces conditions mémorielles pour demeurer malgré tout vivante et active.

Peintures de Ludovic Salmon, installations de Marie Havel

Les peintures de Ludovic Salmon, par leurs teintes sourdes et sombres, par leur compositions construites en partant de l’abstraction pour tendre vers la figuration, et par leur utilisation de la matière picturale en superposition de lavis, donnent à voir des paysages étranges et oniriques où le rural et l’industriel s’entremêlent et où l’individu appartient à un tout qu’il ne maîtrise pas. Les sculptures de Maxime Sanchez, formes hybrides à l’aspect familier, amalgament des morceaux d’objets et des matériaux souvent industriels qui sont ensuite rehaussés de couleurs dissonantes. Inversant les valeurs, ces œuvres déconstruisent avec humour nos systèmes de représentation.

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