ART | EXPO

Lames au corps

07 Jan - 25 Fév 2017

L’exposition « Lames au corps » présente à la galerie Semiose, à Paris, des dessins, collages et peintures de Steve Gianakos. Des saynètes en noir et blanc au style faussement naïf qui sabotent le puritanisme américain et jettent un regard sombre sur l’humanité.

L’exposition « Lames au corps » à la galerie parisienne Semiose dévoile des œuvres de Steve Gianakos dont une série de peintures encore jamais présentée en France. Des saynètes où s’exprime le regard sombre mais humoristique qu’il porte sur l’humanité.

Steve Gianakos, héritier transgressif du pop art

L’exposition rassemble des dessins, collages et acryliques sur toile de l’artiste new-yorkais qui s’inscrit de façon très personnelle dans le pop art américain. Ayant débuté sa carrière dis ans après l’apparition du mouvement artistique, il en adopte les codes, le mode d’expression, comme s’il s’agissait de ceux d’un courant institutionnalisé. Steve Gianakos reprend les caractéristiques du pop art en les assimilant à un style déjà désuet dont il use avec une certaine nostalgie.

Les œuvres de Steve Gianakos reprennent, le plus souvent en noir et blanc, le style des bandes dessinées dans années 1950 et des livres pour enfants de la même époque : des dessins sans contraste et très peu de perspective, effectués à l’aide de simples traits épais et aplats, en noir sur blanc. Il ressort de cette facture graphique une impression de naïveté et d’innocence qui tranche avec le contenu extrêmement subversif des représentations.

Des saynètes faussement innocentes

En effet, chaque œuvre est une saynète mettant en scène un personnage féminin dont les atours et les actes vont à rebours de toute bienséance voire de logique. Ainsi le titre de l’exposition trouve un écho dans l’œuvre intitulée Her Knees Shook Like Castanets dans laquelle on voit une femme dont l’abord très apprêté révèle au second regard des détails troublants : une épingle à nourrice géante est piquée dans le haut de son crâne, lui transperçant le front, comme pour retenir ses cheveux en chignon, tandis que, tenant d’une main son miroir de poche, elle s’applique de l’autre, en guise de maquillage, une lame de rasoir sur la joue.

L’œuvre intitulée The Gloom Of The Previous Day Seemed To Disappear reprend le même personnage sui, cette fois,  inhale à l’aide d’une paille le contenu de son poudrier. L’œuvre Mother & Child montre une jeune femme d’apparence coquette manger avec des baguettes le contenu de son assiette : une tête d’enfant garnie de pâtes. Reprenant les traits caractéristiques de la représentation de femmes séduisantes typiquement américaines telles que les pin ups, Steve Gianakos les dévoient par des détails plein de noirceur autant que d’humour, où la cruauté, la et l’absurdité jettent une lumière crue sur les travers de l’âme humaine. Par leur transgression, les œuvres de Steve Gianakos sabotent le puritanisme américain comme l’illusion de l’American dream.

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