ART | EXPO

Laisse venir

27 Mai - 30 Juil 2011
Vernissage le 26 Mai 2011

Le travail de John Cornu conjugue deux mondes: d’une part une évocation du minimalisme américain, d’autre part une forme de romantisme. Autant d’aspects qui signalent une certaine fascination ainsi qu’une critique de nos utopies modernistes.

John Cornu
Laisse venir

Le « non agir » comme principe, l’inaction comme activité. Ce paradoxe, on le sait, fonde tout un pan de la philosophie orientale, et n’est pas sans liens avec les postures artistiques les plus singulières de notre époque. Sous cette apparente contradiction (le fait de ne rien faire) se cache aussi une forme: celle de l’aporie. L’aporie, c’est-à-dire, ce moment où le langage se nie lui-même, une sorte de figure antinomique dans laquelle les mots et les idées se froissent.

Laisse venir utilise plastiquement, c’est-à-dire par la forme, cette idée de non-choix comme attitude. Les compositions photographiques (La pluie qui tombe, 2009) comme les pièces sculpturales et sonores spécialement conçues pour ce lieu procèdent toutes d’un «étant donné», d’un existant préalable.

Cela signifie concrètement que les pièces en bois exposées sont sculptées en fonction de la nature du bois dans lequel elles furent taillées (ses veines, ses noeuds), ainsi que du site dans lequel elles prennent place (celui de La BF15). Il en est de même pour les autres réalisations. Ces dernières procèdent d’un ensemble de jeux déductifs, comme si leurs formes préexistaient; comme déjà inscrites au sein des matériaux utilisés.

L’exposition semble aussi conjuguer deux mondes: d’une part, une évocation au minimalisme américain (rectitude, protocole, aspect sériel, froideur) et d’autre part, une forme de romantisme à travers quelques paramètres tels que l’usure, la cécité, la chute, le disfonctionnement. Autant d’aspects qui pointent, dans le travail de John Cornu, une certaine fascination ainsi qu’une critique de nos utopies modernistes.

critique

Laisse venir

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