ART | EXPO

La Volonté de Distance

20 Oct - 21 Déc 2016
Vernissage le 20 Oct 2016

L’exposition « La volonté de distance » à la galerie parisienne Anne Barrault réunit des œuvres de Roland Topor, Daniel Spoerri et François Morellet. Leurs dessins, photomontages, sérigraphies et collages révèlent les problématiques qu’ils partageaient, leur volonté commune de s’en remettre au hasard.

L’exposition « La Volonté de Distance » à la galerie parisienne Anne Barrault met en lumière les liens qui unissent les œuvres de Roland Topor, Daniel Spoerri et François Morellet. Cette exposition présente à travers dessins, photomontages, sérigraphies et collages des extraits reformulés de celle intitulée « Topor – Spoerri – Morellet » et présentée à Das Ausstellungshaus Spoerri, en Autriche, de mars à juin 2016.

Laisser agir le hasard

Au-delà de l’amitié, une communauté d’esprit et de réflexion liait Roland Topor, Daniel Spoerri et François Morellet. Les dessins, peintures et photomontages de Roland Topor, les assemblages d’objets de Daniel Spoerri et les sérigraphies de François Morellet témoignent tous d’une volonté de laisser agir le hasard.

Dans la série Cabinet anatomique : le colon de Daniel Spoerri, des objets et matériau les plus hétéroclites sont assemblés en des tableaux muraux, de façon à évoquer des planches d’anatomie. On reconnaît dans l’une des œuvres les organes internes d’un buste humain à travers un collage réunissant sur un dessin anatomique un compas, deux roses en métal, un objet en bois sculpté, des fleurs en tissu, une petite sculpture en bois, deux petits oiseaux décoratifs et une figure miniature imitant une statue grecque. Dans un autre, des coquillages, une pierre et des morceaux de nid d’abeille figurent également des entrailles.

Chez Roland Topor, l’insolite naît de situations improbables comme dans le dessin réalisé vers 1978, dans lequel un homme, tête penchée en arrière, se fait ouvrir démesurément la bouche par un coup de marteau sur sa mâchoire inférieure. Ailleurs, une œuvre associant peinture et photomontage, un de ces détournements de photographie appelés « photomorphoses », entoure le visage d’une personne agenouillée d’une multitude de mains qui semblent opérer un geste chirurgical, une des mains de la personne elle-même tenant aussi un instrument.

Roland Topor, Daniel Spoerri et François Morellet : reconnaître le chaos du monde

Toutes les œuvres sont portées par le même refus de se soumettre à l’ordre quand le monde n’est en fait que chaos, confusion, incertitude. Elles se nourrissent de l’infinité potentielle de significations que recèle les formes. La démarche des trois artistes remet en cause la vision simpliste du monde qui assigne un sens ou une fonction unique à chaque chose.

Chez François Morellet, la géométrie devient le moyen de créer des espaces de confusion visuelle qui génère une puissante créativité instinctive. Apparemment régie par des lois strictes, la géométrie connaît pourtant des accidents, qui eux-mêmes produisent de nouvelles formes dans les générations suivantes d’animaux, plantes ou minéraux. C’est ce hasard, ces déviations, qui s’introduisent dans l’ordre géométrique des sérigraphies de François Morellet.

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