ART | EXPO

La tentation de l’artifice

13 Oct - 26 Nov 2016
Vernissage le 13 Oct 2016

L’exposition personnelle de Nicolas Pincemin intitulée « La tentation de l’artifice » est à découvrir à la galerie marseillaise Béa-Ba. Des peintures qui, derrière leurs motifs paysagers, mettent en perspective la pratique picturale elle-même.

L’exposition « La tentation de l’artifice » à la galerie Béa-Ba à Marseille dévoile les œuvres de Nicolas Pincemin, des peintures dont le sujet semble être la peinture elle-même.

La peinture comme tentation de l’artifice

Des paysages s’étalent sur les murs : essentiellement des peintures à l’huile sur toile, mais aussi un tapis, de la sérigraphie sur papier… Des paysages de sous-bois hivernaux dans lesquels les arbres sont dépouillés et les sols enneigés. Parfois, ils sont émaillés de constructions humaines : des bâtiments militaires en ruines, des miradors de chasse, des avions de guerre voire des soucoupes volantes. Mais surtout, ces paysages sauvages et abandonnés sont traversés d’éléments picturaux qui leur sont complètement étrangers.

Dans le tableau intitulé La tentation de l’artifice; une forêt en clair-obscur plongée dans des teintes grises est traversée d’un serpentin de semblable à une construction en papier plié dont es facettes sont ornées de couleurs vives. Dans le tableau Sans titre (reflet), la vision d’un sous-bois automnal est masquée dans sa partie inférieure par une couche de peinture verte semi-transparente elle-même rompue par une ouverture dans laquelle les éléments sont encore plus distinctement visibles que dans la partie supérieure. Cette trouée laisse ainsi apparaître des formes triangulaires et des éléments ressemblant à des balustrades qui remettent en question l’impression initiale d’avoir affaire à un simple paysage forestier.

Mises en scène du geste pictural

Toutes les œuvres procèdent de cette même hybridation entre paysages et motifs géométriques superposés offrant un rendu proche du collage. Elles constituent une mise en perspective de l’œuvre picturale, mêlant le figuratif et l’abstrait, la vision réaliste et l’intrusion décalée, le familier et l’étrange pour mieux fausser une lecture trop évidente de la représentation.

La démarche de Nicolas Pincemin prend appui sur les évocations romantiques d’une nature désolée, de vestiges architecturaux et de restes de vaines tragédies pour y introduire un propos très contemporain. Dans un geste pictural qui opère un retour sur lui-même, les Å“uvres livrent au grand jour les ressorts de l’acte de représentation. Faux-semblants, jeux d’illusion, décalages, rupture des perspectives, angles trompeurs… Plus que des peintures de paysages, les tableaux sont de véritables mises en scène des gestes du peintre.

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