ART | EXPO

La redite en somme, ne s’amuse pas de sa répétition singulière.

19 Fév - 16 Mai 2016
Vernissage le 18 Fév 2016

Sara Favriau déploie 2000 tasseaux d’épicéa brut dans l’espace de la galerie Wilson, assemblés en un îlot de cinq cabanes-réceptacles reliées par des passerelles. Ces cabanes sont pourtant impraticables, construites juste en dessous de l’échelle humaine et dessinées en circuit clos, incitant le public à explorer son œuvre par la projection mentale.

Sara Favriau
La redite en somme, ne s’amuse pas de sa répétition singulière. Prix Découverte 2014 des Amis du Palais de Tokyo

Lauréate du Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo en 2014, Sara Favriau déploie une sculpture monumentale et poétique faite de tasseaux de bois taillés, sculptés et assemblés en cabanes-réceptacles, au sein desquelles plusieurs autres artistes sont invités à exposer.

Sara Favriau s’attache à l’idée de prolongement, créant des ponts entre la forme et le contenu. Elle s’approprie des techniques classiques d’ouvrage tout en les prolongeant: le moulage transforme des blisters en bas-reliefs anthropomorphiques, la sculpture de tasseaux usinés dessine la trame de cabanes, la marqueterie des strates du contreplaqué génère le motif d’un moucharabieh… «C’est cette porte ouverte qui fait exister l’œuvre, la libérant de toute description, vacillant entre forme et sens.»

Récemment, l’artiste a initié un travail sculptural à partir de tasseaux de bois empruntés au domaine de la construction. Elle les découpe, sculpte et assemble pour créer des hameaux de cabanes aux dimensions variables, du mobile à l’habitation. «J’anoblis la fonction de «charpente» par des procédés et des gestes simples. L’objet devient hybride, entre structure et ornement, et offre une nouvelle phase de lecture, au-delà du procédé de fabrication.»

Pour son exposition personnelle au Palais de Tokyo, Sara Favriau déploie 2000 tasseaux d’épicéa brut dans l’espace de la galerie Wilson, sculptés et assemblés en un îlot de cinq cabanes-réceptacles reliées par des passerelles. Ces cabanes sont pourtant impraticables, construites juste en dessous de l’échelle humaine et dessinées en circuit clos, incitant le public à explorer son œuvre par la projection mentale.

Sara Favriau propose à plusieurs artistes d’exposer au sein de son installation. «Le collaboratif ce n’est pas seulement lier des individualités, c’est les faire travailler ensemble, mettre en place une conversation. D’où mon choix aussi de jouer la carte de la diversité et d’aller voir vers d’autres domaines créatifs et de les faire se côtoyer.»

A la fois œuvres et écrins, les cabanes mettent en place une réflexion autour de la monstration. Tandis que les cloisons extérieures de l’œuvre, sculptées à claire-voie, conservent la trace du geste, les parois intérieures restent usinées, sobres, linéaires, telles un «white cube» accueillant d’autres artistes. L’œuvre englobante dialogue par transparence avec les œuvres qu’elle reçoit, pour la plupart inédites. Une réflexion que Sara Favriau poursuit en réactivant le commissariat d’exposition en proposant à Cécile Welker une autre session d’invitations, dans le second temps de l’exposition.

«Collecter des objets, accumuler, couper des tasseaux à la main, déconstruire pour reconstruire symboliquement. Il y a un vrai labeur dans la réalisation qui se fait dans un temps long: temporalité dans le faire de l’œuvre, mais aussi dans la lecture, dans la découverte de l’œuvre suggérée par une narration elliptique présente à l’intérieur même des œuvres.» (Citation de Cécile Welker)

Sara Favriau (née en 1983 à Paris, vit à Paris) est diplômée en 2007 de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. En 2014, elle est lauréate du Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo et du Prix de la meilleure installation décerné lors de la foire émergente Yia Art Fair.

Vernissage
Jeudi 18 février 2016

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