LIVRES

La Procédure silence

Selon les deux conférences de Paul Virilio ici retranscrites, l’art contemporain relèverait d’«une esthétique de la disparition» et illustrerait un siècle marqué par les totalitarismes, «la profanation des formes et des corps». Au-delà de l’amalgame, s’expriment une nostalgie des arts traditionnels, et une diabolisation des technologies.

— Auteur : Paul Virilio
— Éditeur : Galilée
— Année : 2000
— Format : 12,5 x 21,5 cm
— Collection : l’Espace critique
— Pages : 86
— Langue : français
— ISBN : 2-7186-0522-7
— Prix : 15 €

Présentation
«L’art contemporain est en crise», dit-on, sans comprendre que cette crise est contemporaine d’un effroi qui menace actuellement toute représentation. Sans la terreur, les œuvres du XXème siècle sont impensables, invisibles même. Sans la montée des périls, le drame des apparences contemporaines est incompréhensible, répréhensible selon certains…
En fait, si au début du siècle dernier l’Art n’était encore que le prodrome des tragédies qui allaient bientôt l’endeuiller, au commencement du XXIème siècle, c’est à la science que revient le soin d’anticiper l’angoisse des temps nouveaux.
Exigeant à son tour une liberté d’expression à la hauteur de ses ambitions, la technoscience inaugure un «expressionnisme» dont la démesure n’a d’égale que sa capacité à subvertir toute loi, toute éthique, au seul nom de sa toute-puissance.

Finalement, pour Paul Virilio, l’auteur de ces conférences, la crise de l’art contemporain, c’est le salaire de la peur : peur d’une culture de masse menant à l’extermination et peur d’un silence identifié à la lâcheté puisque, comme chacun sait, qui ne dit mot consent.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Galilée — Tous droits réservés)

L’auteur
Paul Virilio est né en 1932. Il est urbaniste, philosophe, sociologue et historien des techniques. Il a publié aux éditions Galilée Vitesse et politique, l’Insécurité du territoire, Stratégie de la déception, Ville panique, Ailleurs commence ici, l’Art à perte de vue.

English translation : Laura Hunt