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La Piscine

07 Nov - 30 Nov 2013
Vernissage le 07 Nov 2013

Plus que de simples portraits, les photographies d’Alexis Cordesse nous proposent une étude sociétale et une réflexion sur l’identité et sur le rôle du corps comme véhicule de cette identité au sein de la société. Il nous montre que ce rôle demeure même lorsque le corps est privé des codes vestimentaires.

Alexis Cordesse
La Piscine

Nourrit d’une très forte recherche artistique dans un équilibre entre sujet et forme, le travail d’Alexis Cordesse s’éloigne très rapidement du photoreportage et l’entraine dans une exploration mêlant la photographie à différents médiums artistiques et expressifs, entrainant une distanciation qui va à l’encontre de l’information en continue: «une quête de formes susceptibles de traduire une autre réalité que celle qui nous parvient par les canons de l’information».

Autour d’une réflexion critique sur la notion de témoignage, il va mêler photographie et cinéma dans Populations en danger, œuvre réalisée avec le cinéaste Eyal Sivan. Pour Les Champs Elysées des pauvres, c’est avec le peintre Melik Ouzani qu’il travaille autour du quartier des quatre chemins dans la banlieue nord de Paris. Il utilise à nouveau la vidéo avec Itsembatsemba, premier opus de son travail sur le Rwanda et le génocide des Tutsis. Le deuxième opus mêle le portrait et l’écriture, et ce thème l’entraine dans une exploration du paysage vers son troisième opus: Absences.

C’est autour du portrait que s’organise la série La Piscine. Alexis Cordesse se rend fréquemment, au cours de l’été 2003, à la piscine de Châtillon-Malakoff, en banlieue sud de Paris, une des piscines les plus fréquentées de la région parisienne, accueillant jusqu’à 2500 personnes par jour. Tout au long de l’été, ces milliers de personnes viennent s’y adonner à toutes sortes d’activités estivales. C’est dans ce microcosme aquatique d’une grande hétérogénéité qu’Alexis Cordesse installe son studio et offre aux nageurs la possibilité de se faire portraiturer.

Postés devant l’objectif, ces corps, privés des vêtements qui d’ordinaire affichent les codes identitaires et sociétaux de chacun, se retrouvent mis à nu, exposés à l’objectif braqué sur eux. Comment le corps se met alors en scène pour réaffirmer l’identité de l’individu? Comment l’individu, dépouillé de sa carapace vestimentaire, appréhende son rapport à l’appareil photographique? Enfermés dans ce cadre inexorablement identique, ces hommes et ses femmes se réinventent avec leurs corps, leurs visages, leurs expressions et leurs attitudes. S’appropriant cet espace neutre, ils se présentent face à nous et nous expriment ce qu’ils sont.

Plus que de simples portraits, les photographies d’Alexis Cordesse nous proposent une étude sociétale et une réflexion sur l’identité, sur le rôle du corps comme véhicule de cette identité au sein de la société, et il nous montre que ce rôle demeure même lorsque le corps est privé des codes vestimentaires. Au-delà d’une étude, Alexis Cordesse nous offre une rencontre sensible avec ces personnes qui, mises à nu, s’exposent devant nous. Une rencontre qui transcende la surface plane de la photographie et célèbrent la singulière beauté des corps dévoilés, la présence au monde de chacun.

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