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La Peinture de Rutault expose celle de Gorin

13 Mar - 25 Mai 2008

Après avoir mené une vaste campagne de restauration, le Musée des beaux-arts de Nantes a invité Claude Rutault à réactiver les oeuvres du peintre néo-plasticien Jean Gorin et à en révéler le caractère utopique.

Communiqué de presse
Claude Rutault
La Peinture de Rutault expose celle de Gorin

Le Musée des beaux-arts de Nantes a réalisé une vaste campagne de restauration, portant sur 35 peintures, 14 reliefs et 6 constructions de Jean Gorin. «La Peinture de Rutault expose celle de Gorin» présente les résultats de ces travaux de restauration, et pour la première fois l’ensemble des oeuvres de l’artiste conservées au musée. Le peintre Claude Rutault est invité à relire l’oeuvre de Jean Gorin.

Jean Gorin reçut une formation classique, à l’école des beaux-arts de Nantes. Ses rencontres mais aussi ses lectures le conduiront vers la découverte Du cubisme d’Albert Gleizes et Jean Metzinger publié en 1912, à la pratique du Purisme de Le Corbusier et Ozenfant par le biais de la revue L’Esprit nouveau. La revue Vouloir (1926) joue un rôle déterminant en lui révélant les oeuvres de Mondrian et Van Doesburg. Dès lors sa carrière s’inscrira dans le développement des grands principes du Néo-Plasticisme et des utopies liées aux mouvements d’avant-garde.
Le peintre Claude Rutault réactualise ici l’oeuvre de Jean Gorin «le seul néo-plasticien français» comme le qualifie Marianne le Pommeré, sa biographe. Pour comprendre la genèse de l’oeuvre de Gorin, il faut lire ses écrits, mais aussi le replacer dans le contexte de l’émergence du Néo-Plasticisme, des publications de Stijl et des écrits de Mondrian. Le carré blanc sur fond blanc de Malevitch ne clôt pas l’histoire de la peinture. Depuis de nombreux artistes dont Claude Rutault ont continué à questionner la peinture.

En 1985, Claude Rutault rédige ce qu’il appelle «la définition/méthode n°248 d’après les maîtres» et initie une série de travaux d’analyse de la mise en oeuvre de la peinture. Les portraits du Fayoum, les oeuvres de Vermeer de Delft, Nicolas Poussin, Antoine Watteau, Henri Matisse, Alexander Rotchenko ; les architectures de Le Corbusier ou Mies van der Rohe ont inspiré à Claude Rutault des travaux qui nous ont incités à porter un nouveau regard sur ces artistes. Au-delà des études, Claude Rutault a également pensé de nouvelles présentations de la peinture, ainsi en 2007 c’est le musée des Beaux-Arts de Brest qui lui a confi é l’accrochage de
ses collections.

«La peinture de Rutault expose celle de Gorin» privilégie deux sujets développés par Jean Gorin : les constructions plastiques et la relation peinture/architecture. Les constructions de Jean Gorin sont symptomatiques de ses recherches et de son souhait de participer à l’invention d’un monde nouveau. En 1965, il écrivait : « Aujourd’hui avec les constructions spatiales, nous entrons dans une nouvelle phase de l’expression de l’art constructif dans l’espace-temps. L’expression spatio-temporelle nous révélant comme disait Van Doesburg, une quatrième dimension, car dans ces constructions, il n’y a plus de frontalité, l’oeuvre a une infinité de points de vue, elle devient cinétique ».

Claude Rutault met ici en scène le projet de l’artiste qui « rêvait » la synthèse de la peinture et de l’architecture en un art monumental « collectif et social ». « L’architecture devrait être la seule forme artistique, compréhensible par tous, qui permettrait d’accéder à une société plus juste».

Claude Rutault a choisi de placer au centre du patio du Musée des Beaux-Arts de Nantes une construction géodésique pour abriter les constructions de Jean Gorin, tandis que les dessins de projets architecturaux sont présentés sur une forme géométrique répondant à la sphère. Mis au point par l’architecte américain Buckminster Fuller (1895-1983), les principes de l’architecture géodésique furent surtout appliqués pour des architectures éphémères et tout particulièrement lors des expositions universelles. Cette architecture proposée par Claude Rutault souligne le caractère utopique du projet artistique de Jean Gorin. Mais au-delà de ce signe fort, Claude
Rutault mène une analyse fine d’une des premières oeuvres néo-plastiques de Gorin, Composition n°2 de 1926, soulignant l’importance du faux carré blanc distribuant les plages de couleur sur les bords de l’oeuvre.

Dans les galeries autour du patio, peintures et reliefs sont présentés avec les dessins. Les rapprochements formels ne respectent pas toujours la chronologie pour privilégier la permanence de certaines formes. Choisissant de présenter les dessins et collages à plat, sur des tréteaux, non encadrés Claude Rutault tient à souligner l’importance du travail de l’artiste en atelier, comme celle de la recherche dans le processus de création.

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