ART | EXPO

La peau que j’habite

12 Mar - 16 Avr 2016
Vernissage le 12 Mar 2016

Qu’habite-on plus encore qu’un foyer ? Sa propre peau, sans doute. Les artistes Armelle Caron et Emmanuelle Bouyer mettent en lumière dans leurs œuvres respectives l’étroitesse du lien entre la peau corporelle et la peau du territoire – toutes deux environnements aux confins de l’intimité.

L’exposition «La peau que j’habite» nous accompagne dans le territoire intime, celui du foyer et des expériences qui s’y vivent. Peau de chair, peau de terre. Le corps se déplace dans un espace où air et lumière façonnent des frontières mouvantes. Dans cette exposition, Armelle Caron dissèque les divers territoires quotidiens qu’elle expérimente afin d’en extraire l’essence intime et morcelée. Emmanuelle Bouyer, quant à elle, pousse cette démarche en capturant des légendes et marquages éphémères qu’inscrivent la lumière et le temps sur notre environnement.

Le travail artistique d’Emmanuelle Bouyer se déploie autour du mouvement, de l’espace et de la lumière, éléments principaux de ses expérimentations et de ses créations. A travers des dessins et des vidéos, elle installe son œuvre dans le mouvement comme s’il s’agissait d’une matière. «Dessiner, filmer, ce qui ne cesse de bouger, instant après instant, comme une course sans fin sauf celle du passage d’un nuage», c’est ainsi qu’elle décrit sa démarche. Dans Lignes de lumière, le scintillement permanent des paillettes collées sur rodhoïde renvoie au mouvement perpétuel de la lumière. Dans son œuvre Ectoplasme lumineux, le rendu fougueux d’un jet d’encre imprimé sur rodhoïde met en valeur l’agitation nerveuse de la lumière, même lorsque celle-ci est figée par le processus d’impression.

Dans Les villes rangées, impressions numériques sur toile, Armelle Caron décompose la structure des cartes de villes telles que Paris ou le Havre à la manière d’un chirurgien qui dissèque et d’un collectionneur qui classifie minutieusement. L’abstraction de ces villes dessinées est contrastée par la réalité géographique du lieu. C’est sur ce contraste qu’Armelle Caron joue en amenant le spectateur dans un monde poétique fait de détournements, à la limite entre le réel et l’abstrait. Ses œuvres se situent entre poésie littéraire et arts plastiques notamment dans ses sérigraphies qui mettent en image une rêverie, tel que Paysages courbes, qui rappelle l’onirisme fragile des estampes japonaises.

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