ART | EXPO

La part de l’ombre

13 Jan - 03 Mar 2012
Vernissage le 13 Jan 2012

Invasive, démesurée, massive, la sculpture en bois de François Mazabraud semble tenir sur un équilibre fragile tant son poids est grand. Le grand tableau de Matéo Andréa compresse des figures en tension, comme sur le point d’imploser. Le film immersif d’Oliver Beer nous propulse dans l’obscurité d’une bouche d’égout où des hommes ont investi un espace interdit...

Communiqué de Presse
Mateo Andréa, Oliver Beer, François Mazabraud
La part de l’ombre

Le plan relief que réalise François Mazabraud revient sur l’une des catastrophes les plus vertigineuses du siècle: l’effondrement des Tours Jumelles de Manhattan et la chute d’une hyper‐puissance économique. Une catastrophe vécue comme une apocalypse qu’il a transcrit en reproduisant tête en bas la «skyline» du quartier des affaires pour lui faire gratter le sol.

Matéo Andréa cartographie quant à lui la complexité du phénomène amoureux pour faire saillir sa nature ambigüe, entre sublimation et destruction de l’être aimé. Les invariants d’une guerre des sexes s’articulent en de grandes constellations graphiques rehaussées de peinture. Epinglés comme des insectes à la surface de la toile, des protagonistes mâles et femelles détourés et privés de leurs zones d’ombre sont soumis au diagnostic.

Les faisceaux et cages qui rythment les compositions décrivent les lignes de force de ces querelles intestines désir de reconnaissance et de possession, soif de fusion et prédation, ouverture à l’autre et aliénation s’entremêlent au point d’être indissociables. Une description clinique de l’«énamoration», où du tourment que l’amour met dans l’amour, dont l’efficacité visuelle rappelle celle des peintres de la Figuration Narrative.

Le morceau que le britannique Oliver Beer fait interpréter à ses choristes dans une bouche d’égout d’époque victorienne a la gravité d’un chant liturgique. L’artiste accorde leur voix aux fréquences acoustiques les plus sensibles de la cavité pour en stimuler la résonnance au maximum. Cet échange vibratoire convertit progressivement l’espace en une texture sonore qui procure une sensation d’enveloppement. D’un point de vue acoustique, la redondance des sons génère un effet d’entropie et l’«Amen» articulé par les choristes se délite en un chaos.
Marguerite Pilven

Vernissage
Vendredi 13 janvier 2012.

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