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La part de l’autre

31 Oct - 30 Nov 2013
Vernissage le 30 Oct 2013

Thierry Fontaine décale la vision objective pour interroger la perception non plus tant du sujet mais de «l’image-même», par une mise en abîme confondant à dessein le sujet (ou motif), la réalité photographiée et l’image résultante. Cette dialectique provoque d’incessants allers-retours entre objet visuel et sémiologie référentielle.

Thierry Fontaine
La part de l’autre

Nous pouvons certainement rapprocher la recherche conceptuelle de Thierry Fontaine de démarches aussi singulières que celles de Jean-Luc Moulène ou de Paul Pouvreau. Selon leurs intentions respectives, ils décalent la vision objective pour interroger la perception non plus tant du sujet mais de «l’image-même», par une mise en abîme confondant à dessein le sujet (ou motif), la réalité photographiée et l’image résultante.

Cette dialectique provoque d’incessants allers-retours entre objet visuel et sémiologie référentielle. La construction du sens, essentielle à la pénétration de l’œuvre et à une éventuelle appropriation, s’élabore alors dans un espace mental que nous pourrions qualifier d’esthétique, en fonction d’une complicité avec l’auteur et son jeu.

Dans le travail de Thierry Fontaine, différents niveaux de perception sont parallèlement générés par la symbolique de l’image, sa charge poétique et par la manière dont l’artiste l’élabore. Celui-ci pousse effectivement assez loin les instruments de ce que l’on pourrait appeler sa «fabrique de l‘image». Ce terme à la mode prend, dans ce contexte précis, un sens littéral. L’artiste se positionne en effet comme un artisan tant il a la particularité de préparer méticuleusement, laborieusement, un par un, les éléments de sa mise en scène.

Il conçoit, parfois fait exécuter, les objets nécessaires à l’évocation puis tente de multiples expériences jusqu’à obtenir l’effet visuel recherché. Il peut passer ainsi de quelques jours à de longs mois, à natter de corde un grillage afin de réussir à le brûler en ayant le temps de capter l’effet du feu, Johannesbourg (2009). Effet impossible en réalité, mais ô combien subjectif d’une image transcendantale, d’autant que le spectaculaire est renforcé par la taille gigantesque, de 3 m 50 de long, accordée à l’image.

De temps en temps, il va dans un coin reculé de l’univers juste pour faire fabriquer des objets porteurs d’un exotisme détourné. Par exemple, pour Vers le but (2006), il imagine une technique de crochetage à l’aide de coquillages pour tresser un filet devant contenir des ballons de football, et ainsi de suite.

La référence à l’objet usuel est effective mais est qualifiée différemment par l’apport d’un matériau étranger dont la connotation symbolique renvoie à une métaphore inédite.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Marie-Jeanne Caprasse sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

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