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Là où je ne suis pas

08 Sep - 31 Oct 2010
Vernissage le 07 Sep 2010

Kimiko Yoshida a crée des dizaines d’autoportraits monochromes, ou se référant aux grands maîtres de l’histoire de l’art et de la mode. Obsédée par la figure de la mariée, celle-ci se retrouve tour à tour veuve, cosmonaute, manga, etc.

Kimiko Yoshida
Là où je ne suis pas

Du 8 septembre au 31 octobre 2010, la Maison européenne de la photographie présente une rétrospective des autoportraits de Kimiko Yoshida, des premières Mariées (série débutée en 2000) aux derniers travaux, inédits en France, intitulés Peintures.

La série des «Mariées célibataires» trouve son point de départ dans l’enfance de Kimiko Yoshida au Japon. Elle reflète la hantise de la petite fille qui découvre le destin humilié de sa mère, soumise à un mariage arrangé. En une succession de figures sans doute conjuratoires, Kimiko Yoshida incarne une «Mariée intangible» aux identités simultanément fictives, mythologiques et contradictoires.

Elle crée des dizaines d’autoportraits quasi monochromes pour mettre en scène le mariage virtuel de la «Mariée célibataire», tour à tour veuve, cosmonaute, chinoise, manga, égyptienne…

La nouvelle série «Peintures» procède, elle, de la pratique du détournement. Pour Kimiko Yoshida, il s’agit de détourner de leurs usages les objets de la vie quotidienne ou de la mode; les chefs-d’oeuvre de l’histoire de la peinture; ses précédentes Mariées; et la pratique photographique elle-même.

Ancienne créatrice de mode, Kimiko Yoshida s’approprie, dans une riche série de quatre-vingts oeuvres, les créations haute couture de Paco Rabanne. Elle transforme robes, jupes, accessoires, pantalons et chaussures, en coiffes Grand Siècle, parures antiques et autres costumes historiques.

A l’issue de ces mises en scène, ce sont les grands maîtres de l’histoire de l’art qui sont convoqués: Picasso, Matisse, Gauguin, Rembrandt, Rubens, Delacroix, Tiepolo, Watteau… Cette évocation des chefs-d’oeuvre, loin d’être une citation ou une imitation, est une allusion au trait unaire, c’est-à-dire ce que le souvenir retient arbitrairement d’une peinture (un marqueur discret, parcellaire et métonymique).

De l’oeuvre ne demeure donc plus que le petit détail élémentaire prélevé en éludant le reste du tableau et c’est cette réduction qui conditionne l’identification partielle de l’autoportrait à une peinture du passé.

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