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La Nuit américaine

20 Oct - 24 Nov 2007

Ingrid Luche détourne ou exacerbe le potentiel narratif des images qui nous entourent. Sur ses balcons ou dans ses photographies, c’est le regard-même qui est mis en jeu, incarné ou fantasmé.

Ingrid Luche
La nuit américaine

La nuit américaine

Comme au cinéma, les choses que nous observons portent en elles-mêmes le filtre qui donne l’illusion de la nuit en plein jour. La nuit américaine ressemble à un rêve éveillé, donne une profondeur de champ aux façades qui nous entourent, les reforme, les colore comme une variation climatique. La nuit pénètre en plein jour en dessinant avec la lumière, l’extérieur à l’intérieur. Day for night : un procédé de filtrage, une technique filmique, un négatif en positif.

I’ll be your mirror

Le diptyque photographique est composé d’images du pavillon de Barcelone de Mies van der Rohe, un édifice « sans destination évidente, palpable ou impérative: un édifice voué à la représentation, un espace vide et, par là même, un espace en soi ».

Les balcons

Les balcons portent un mouvement immobile, celui de l’espace lumineux, du volume suggéré qui les situent entre l’intérieur et l’extérieur. La notion de déplacement est présente, c’est le spectateur qui opère les transitions. L’espace en jeu est un espace « entre », il se caractérise par le mouvement, la transparence et les différentes perspectives. Ces extensions de façade ne découlent d’aucun style architectural défini, elles se rapportent à une architecture moderne, fonctionnelle, ayant intégré des solutions techniques d’ordre industriel et économique dans leur matérialité-même. Elles inspirent une activité, un service, une fonction sans faire valoir de condition. Inscrits dans un espace intérieur, les balcons se substituent au mobilier. Leur forme archétypale produit un sentiment paradoxal d’étrangeté.

Les lustres

« La nuit américaine » se compose également de deux lustres appliqués à proximité des balcons. Ces derniers diffusent parfois de la lumière ou sont réfléchissants, c’est-à-dire conçus pour refléter les éclairages ambiants. Lumière du jour ou éclairage artificiel se combinent, traversent ou non les parois et, indifféremment, marquent le passage du dedans au dehors.

Les fantômes

La ville et ses façades produisent des repères fixes qui ancrent des habitudes de comportement et de regard. La photographie est l’apparition d’un souvenir en mouvement, elle réactive un point de vue et met en doute la perception. Elle évoque l’incapacité à pénétrer un espace mental.

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