LIVRES

La Montagne

Loin des pays étrangers où le photographe avait l’habitude d’opérer, Christophe Bourguedieu prend ici pour cadre la ville de Clermont-Ferrand. On y retrouve ses personnages mélancoliques, égarés dans des décors souvent vides. Très vite, pourtant, un sentiment particulier s’installe à la lecture. La Montagne du titre est bien là, en arrière-plan.

Information

Présentation
Christophe Bourguedieu, Michel Poivert
La Montagne

La Montagne était à l’origine un projet commandé par la ville de Clermont-Ferrand. Il devient aujourd’hui le nouveau livre de Christophe Bourguedieu. L’articulation des photographies, par «phrases» rythmées, dévoile progressivement une autre lecture du récit. Dès l’ouverture, la rue qui mène à l’usine Michelin et à ses cheminées fumant sous un ciel orangé apparaît comme le théâtre d’une tragédie provinciale, les colonnes ainsi figurées annonçant le bois enchanté dans lequel veille un chien blanc. Des passions étouffées s’agitent. Un homme tire au pistolet, une jeune femme détourne la tête, des rugbymen épuisés s’effondrent sur le terrain comme des chevaliers vaincus. La Montagne nous montre comment l’univers de Christophe Bourguedieu s’adapte pour décrire nos contemporains, le mélange des temps, la présence des «gens», et s’engage sans hésiter dans un prosaïsme réenchanté.

États-Unis (Éden), en Finlande (Tavastia) ou bien encore en Australie (Les Passagers), Christophe Bourguedieu travaille depuis longtemps à saisir par les corps, les regards, les chemins et les architectures, le sentiment d’un monde contemporain occidental. Ce que l’artiste perçoit est le réservoir des humains. Des lieux où une communauté maintient dans un transparent secret l’héritage démocratique. Pour une fois en France, il nous livre avec La Montagne une ballade — genre réservé à la musique —, une ballade photographique donc, pour se plonger dans l’espace de la collectivité.

SOMMAIRE
— Ours
— La Montagne (Christophe Bourguedieu)
— La constitution des semblables (Michel Poivert)