ART | EXPO

La Marque noire

25 Mai - 26 Août 2007

Le Palais de Tokyo consacre une grande rétrospective à l’artiste Steven Parrino, disparu en 2005, à travers trois expositions dont «Before (plus ou moins)», qui regroupe certaines pièces clés dans la formation de l’univers esthétique de Steven Parrino.

Vito Acconci, Kenneth Anger, Donald Judd, Robert Smithson, Frank Stella, Sturtevant, Andy Warhol.
La Marque noire

«Les cinquante dernières années de la culture américaine nous sont décrites dans le travail de Steven Parrino, des «hipsters», «hot rods», queens grotesques et motards des années 40-50 aux hippies, fans de Harley, stars du porno et punks des années 60-70, jusqu’à leur ré-émergence aujourd’hui.» (Robert Nickas)

Empruntant à toutes les formes de la culture américaine (motards, super héros, musique punk, films d’horreur, etc.), l’art de Steven Parrino conserve un lien fort avec l’histoire de l’art moderne, notamment de l’avant-garde américaine d’après-guerre. Les sources de la force expressive de Steven Parrino, du drame perpétuel en train de se produire, de cette radicalité chromatique, de cette extrême violence au pouvoir destructeur, se retrouvent dans les œuvres d’artistes aussi divers que Andy Warhol, Vito Acconci, Robert Smithson et bien d’autres. Ses couleurs fétiches, noir et argent, sont les couleurs des Harley Davidson, des amplis de guitare, des lunettes de soleil (que Parrino portait même la nuit), mais aussi celles des peintures de Frank Stella ou encore des matériaux industriels, comme l’acier ou la laque, utilisés par Donald Judd dans ses travaux.

La démarche de Steven Parrino dans sa recherche d’une peinture réaliste conçue en tant qu’objet ou fait réel, peut être interprétée comme une nouvelle forme de «réalisme», dans la tradition des artistes américains d’après-guerre. «Le réalisme a été redéfini depuis Courbet comme étant passé de la représentation de la réalité du jour à la définition de l’objet dans le monde réel. La subjectivité consiste en l’acte de sélectionner et n’a rien à voir avec les mélodrames de l’imagination/désir, seulement avec les faits» disait Parrino. L’artiste a choisi de s’inspirer de ses prédécesseurs afin de donner une nouvelle direction à la peinture au moment le plus critique, où tout le monde proclamait sa mort.

«Before (plus ou moins)» regroupe certaines pièces clés dans la formation de l’univers esthétique de Steven Parrino. Composé de pièces historiques des années 1960/1970 – comme la série Electric Chair d’Andy Warhol, une pièce monochrome en acier inoxydable de la série Progression de Donald Judd (réalisée entre autres avec de la peinture-laquée de Harley Davidson), la vidéo Claim Excerpts de Vito Acconci, ou encore les vidéos Rundown et Swamp de Robert Smithson, mais aussi les Stella Black Paintings de Sturtevant ou le film Invocation of My Demon Brother de Kenneth Anger, Before (plus ou moins) dessine un paysage d’influences multiples et entrecroisées qui met en évidence la fascination de Steven Parrino pour le monochrome, son usage immodéré de la ré-appropriation et sa conception de l’œuvre comme surface de projection et d’association libre.

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