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La Lettre volée

Réappropriation par la sculpture, la peinture et la photographie d’objets évidents tant ils sont présents dans notre environnement (par leur forme, leur composition) : murs de briques, bulles de BD, formica, logos, chiffres, lettres, signes, etc. Des motifs concrets rendus abstraits mais qui gardent pourtant une part de figuration.

— Auteurs : Vincent Pécoil, Louis Ucciani
— Éditeurs : Frac Franche-Comté, Dole / Les Presses du réel, Dijon / Centre d’art mobile, Besançon
— Année : 2004
— Format : 13,50 x 17 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleur et en noir et blanc
— Pages : 96
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-84066-136-5
— Prix : 14 €

Présentation

«La Lettre volée» est une exposition qui s’est tenue au Frac Franche-Comté/Musée de Dole d’octobre à décembre 2004, rassemblant un certain nombre d’«abstractions trouvées», autrement dit des tableaux, photographies ou sculptures abstraites dont la forme et/ou le motif sont en fait repris d’objets «réels». Comme les travaux inclus dans l’exposition ont tous en commun d’être des Å“uvres abstraites et simultanément de trouver leur origine (forme, motif, composition…) dans des objets ou des images préexistantes, il s’agit donc d’une exposition d’art «concret», avec toute l’équivocité que peut revêtir cette expression.

Le titre de l’exposition est lui-même emprunté à celui de la nouvelle d’Edgar Allan Poe, La Lettre volée. Dans la nouvelle en question, tout le monde est à la recherche de quelque chose qui est en fait exposé au vu de tous.

Les artistes présent(e)s dans l’exposition :
John Armleder, Richard Artschwager, Francis Baudevin, Damien Béguet, Maurizio Cattelan, Delphine Coindet, Stéphane Dafflon, Philippe Decrauzat, Sylvie Fanchon, Sylvie Fleury, Christian Freudenberger, General Idea, Wayne Gonzales, Anne Marie Jugnet et Alain Clairet, Mike Kelley, Stéphane Kropf, Bertrand Lavier, Sherrie Levine, Jean-Luc Manz, Allan McCollum, Sarah Morris, Olivier Mosset, Olaf Nicolai, Carl Ostendarp, Hugo Pernet, Daniel Pflumm, John Tremblay, Daan van Golden, Kelley Walker, Lawrence Weiner, Lars Wolter, Heimo Zobernig.

Au-delà du simple prétexte permettant de réunir des artistes de toutes générations et de différents pays, et du plaisir que chacun peut prendre à l’expérience d’œuvres exceptionnelles, l’exposition entend être l’occasion d’une réflexion en acte (i.e., en formes autant qu’en mots) sur les changements intervenus dans l’appréhension d’un certain nombre de problèmes et de notions centrales dans l’art de ces dernières décennies, comme l’appropriation, l’opposition abstraction/figuration et, implicitement, la distinction entre art et communication (qu’elle soit d’entreprise ou d’autre chose).

Cette exposition se veut le lieu — certainement pas unique — d’un travail qui, plutôt que de repolitiser le contenu de l’art, comme les dernières éditions des grandes manifestations artistiques internationales ont tenté de le faire, chercherait à sa manière à «repolitiser la vieille question de la forme», comme disait Serge Daney à propos du travail entrepris aux Cahiers du Cinéma à partir des années 1960.

Loin de vouloir réanimer le formalisme pour lui-même, l’exposition proposée par le Frac et le Centre d’art mobile serait l’une des manifestations tangibles, et retorse, de cette conviction selon laquelle «la figuration radicale, c’est bien aujourd’hui l’objet trouvé et/ou choisi, et une abstraction un peu poussée de la peinture « en bâtiment ».» (Olivier Mosset à propos de Jessica Stockholder, 1993).

Ce catalogue documente le travail de chaque artiste et comporte un essai d’introduction général.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des Presses du réel — Tous droits réservés)

Les auteurs
Vincent Pécoil, né en 1971 à Saint-Rémy, France, est professeur d’histoire de l’art à l’école régionale des beaux-arts de Besançon.
Louis Ucciani est président du Centre d’art mobile à Besançon.