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La jolie fille et le mauvais garçon

12 Mar - 19 Avr 2008
Vernissage le 12 Mar 2008

La galerie toulousaine Sollertis invite Katia Bourdarel et Gilles Barbier à se partager son espace d’exposition, la première en interrogeant avec humour les icônes modernes et le narcissisme féminin, le second en proposant des fictions proliférantes et absurdes.

Communiqué de presse
Katia Bourdarel, Gilles Barbier
La jolie fille et le mauvais garçon

L’œuvre de Katia Bourdarel est un monde où prolifère l’image de soi, photographiée, brodée, dessinée, peinte ou animée. Eve ou Pandore, le sujet-auteur de ces images fait scintiller l’icône du narcissisme féminin en bousculant les codes. Lorsqu’elle reprend le thème de la pin up en lestant ses dessins d’un message spirituel, adressant ainsi à l’œil des sous-titres décalés de ce qu’il est en train de voir, elle porte à son comble l’oxymore avec un humour sublime. Nul invite à la profondeur sur ces lisses icônes, tout est tendu en surface, tout est joué, mais voilà que la broderie agresse la surface, que la narration menace l’image. Le texte égare.

Eblouissement et étourdissement encore dans ses peintures de jeunes filles, nul texte ici mais un sentiment étrange venant perturber la surface, abîmer l’apparence. Portraits d’adolescente jouant avec son reflet comme elle jouerait avec sa poupée. Travestissement, déguisement, mises en scène, elle s’invente des histoires, se distribue des rôles de princesses, de grandes filles, de jolies filles. Ce monde traversé d’instants de bonheur suspendus, est également parasité par Une Chanson douce. Une petite musique hypnotique nous entraîne vers une vision érotisée du corps. L’alternance de la vision de l’homme et de la femme dans l’amour répète visuellement la scansion de la ritournelle. Le couple acéphale, perdu dans son plaisir, accompagne à son insu la répétition d’un motif musical annonçant un chant qui ne viendra jamais.

Entre apparences trompeuses et situations ambivalentes, Katia Bourdarel aime nous immiscer dans un malaise quasi inidentifiable.

L’œuvre de Gilles Barbier élabore un monde hanté par la science-fiction et par la bande dessinée. Elle se nourrit de lectures, cultivant les pensées contemporaines que recèlent l’histoire de l’art, la littérature, la philosophie et les sciences.

« J’écris beaucoup, explique-t-il, car c’est une façon pour moi de ralentir le flux de la pensée parfois un peu délirante, et d’essayer par des stratégies parfois un peu paranoïaques, de pousser le sens jusqu’au bout. L’écriture est un outil à cet égard très pratique qui articule mieux les choses que le langage. Ma production de textes préfigure un grand nombre de pièces. J’ai souvent l’impression que mes pièces sont des illustrations de ces textes. C’est une méthode de travail qui s’est imposé petit à petit. Quand je montre une pièce, tout le travail qui l’a précédé n’est pas visible. […] Cela pose un vrai problème dans la mesure où ce qui aboutit à l’espace d’exposition n’est qu’un fragment de ce qui préexiste : un prétexte très narratif, très partagé et aussi écrit. »

Créateur de fictions absurdes et complexes, maître des rebus mentaux, Gilles Barbier est un artiste atypique qui cultive l’ambiguïté entre une attitude proprement « idiote », dérisoire et bouffonne, et un « génie inventeur, qui, par l’absurde, démontre le non-sens de notre société ».

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