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La Fondation Mogarra

05 Mai - 02 Juin 2007

La galerie Vallois présente un ensemble d’œuvres du collectionneur Joachim Mogarra.

Joachim Mogarra
La Fondation Mogarra

«Un soir d’automne, le célèbre collectionneur Joachim Mogarra voulut réunir quelques amis pour discuter des dernières tendances de l’art contemporain. Il leur donna rendez-vous dans le restaurant de sa fondation située à l’orée d’un bois de chênes centenaires. La cuisine était tenue par un chef spécialisé dans le gibier à plume du nom de Jean-Pierre Gargamel. Son génie fantasque et sa science des alchimies improbables enchantaient les papilles d’un homme comme Joachim Mogarra dont le palais était aussi fin que l’oeil était aiguisé.

(…) Joachim Mogarra cultive depuis de nombreuses années cette attitude solipsiste et impertinente, libre et détonant mélange de poésie et d’humour hérité des révoltes dadaïstes, des auteurs classiques, des artistes de la mouvance contre-culturelle mais aussi des divertissements populaires et des mass media. Ses épluchures de romantisme désaffecté, ses opérettes de pacotille, ses romans photo ont traversé comme des pigeons voyageurs équipés de petits messages intempestifs les fastes du marché, les hystéries marchandes, les professionnels de la profession et les grandes tempêtes théoriques. Avait-il trouvé refuge dans une cabane, entre une rivière poissonneuse et une rocade d’autoroute du sud de la France? Ses aphorismes sceptico-burlesques, ses images d’errance imaginaire, ses impressions de voyages autour de la terre, ses faux triomphes et ses substituts d’aventures rocambolesques évoquent parfois un Raymond Roussel ou un Jules Verne. Ce dernier dut renoncer à sa vocation de marin pour obéir à la volonté paternelle. Il fit des études de droit. Ce fut l’acte de naissance des «Voyages extraordinaires».

Chez Mogarra, il y a une nonchalance qui rappelle aussi le Pétrarque de L’Ascension du Mont Ventoux, jugée finalement inutile car fondamentalement décevante. Mais pour autant, il n’était pas le seul dans son genre. Toute une génération d’artistes mais aussi de critiques qui émergea dans les ruines du modernisme a construit son identité autour d’une attitude irrévérencieuse, curieuse, cultivée, flottante, individualiste, avide de questionner l’essence de l’art pour mieux la bousculer, seule antidote viable aux turbulences d’une époque de transition.»
Émile Soulier, in «La Fondation Mogarra», catalogue publié par la Galerie GP & N Vallois, Paris, 2006

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Léa Bismuth sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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