«La situation que connaissent les musées est souvent préoccupante, cette situation s’aggrave avec la crise. Mais les lamentations sont inutiles, les pétitions inopérantes. C’est à un véritable projet pour les musées que nous invitons les pouvoirs politiques», a déclaré Christophe Vital, conservateur en chef du Patrimoine et président de l’Association Générale des Conservateurs des Collections Publiques de France (AGCCPF), pour annoncer la présentation d’un rapport le 4 février 2011 au Palais d’Iéna.
Intitulé Le livre blanc des musées, ce rapport dénonce les dérives que connaissent depuis quelque temps les musées de France.
La première critique porte sur la logique ultralibérale, qui est en train de transformer les musées publics en entreprises.
De cette politique du chiffre, découlent des situations alarmantes: marchandisation des collections, mécénat focalisé sur les opérations de prestige, écart saillant entre les grands et les petits musées.
La deuxième critique porte sur le métier de conservateur. Ceux qui devraient être le noyau fort du musée sont peu à peu remplacés par des gestionnaires et des enarques. Pire, parmi les missions du musée, la conservation des collections et la recherche sont négligées. De nombreuses réserves de musées sont aujourd’hui classées en péril.
S’il condamne l’esprit de la politique actuelle, ce rapport «blanc» n’élude pas pour autant l’autocritique et se veut avant tout force de propositions. Il fera l’objet du prochain numéro de la revue Musées et Collections Publiques de France.
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