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La chance

24 Mai - 09 Juin 2014
Vernissage le 28 Mai 2014

La photographie est pour Samuel Gratacap un moyen de s'approcher de situations afin d'en révéler les traits, en gardant à l'esprit que tout peut faire sens: une image échouée, un document égaré, etc. Son travail photographique est surtout lié à des trajets migratoires et propose une réflexion sur la représentation des enjeux géopolitiques nord-sud, sud-sud.

Samuel Gratacap
La chance

Depuis 2007, Samuel Gratacap mène une réflexion sur la représentation des enjeux géopolitiques nord-sud, sud-sud, et des espaces transitoires sur la carte des routes migratoires en Méditerranée.

Son travail de reportage photographique, commencé dans le centre de rétention du Canet près de Marseille, va le mener à Lampedusa puis à Zarzis, ville portuaire du sud de la Tunisie qui fut le théâtre d’embarquements massifs vers l’Italie au moment de la révolution.

«Marseille et Lampedusa, deux villes qui sont des nœuds, deux villes chargées d’histoires, de rencontres, de trajectoires, de mouvement. Le projet photographique et documentaire de Samuel Gratacap prend naissance en 2007 à Marseille, dans un centre de rétention pour «sans-papiers»: pour lui, il était indispensable de comprendre la situation politique et géographique en jeu sur le terrain, au contact des êtres qui la vivent. En résultent des portraits et des témoignages de «retenus», d’hommes laissés là dans ce monde de l’entre-deux. En 2010, il s’est rendu à Lampedusa, comme pour faire le trajet inverse, afin de retourner sur le chemin du voyage, rencontrer «ceux qui restent» comme il le dit, et reconstituer les pièces du puzzle.

Et c’est là que l’écriture documentaire se charge de vie, de souvenirs incarnés dans des objets, puisque Gratacap opère un travail de collecte de documents ayant appartenu à des migrants, récoltés sur les plages de Lampedusa et dans le cimetière des embarcations clandestines: ce sont des fragments de vie, des bouts d’écriture, des enveloppes jamais envoyées, une bouteille à la mer jamais arrivée à destination, des photographies détruites par le temps, le vent et le sel… Il décide de photographier ces marques d’existences et se fait ainsi le témoin de ce qui a été enseveli, comme un archéologue faisant rejaillir le passé. Lampedusa, c’est aussi le désert, des routes à n’en plus finir, où le soleil tape fort et où s’ennuie un scooter délaissé.»
Léa Bismuth

Commissariat
Noëlle Tissier et Gilles Favier

Vernissage
Mercredi 28 mai 2014 à 16h

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