ART | EXPO

La boutique obscure

07 Oct - 02 Nov 2014
Vernissage le 07 Oct 2014

Empruntant son titre à l’ouvrage éponyme de Georges Perec, l’exposition propose une sélection de vidéos déclinant le motif végétal et minéral. Entre émerveillement et menace, ces films convergent en une suite d’anomalies gracieuses. Envisagés ici tels des rêves, il s’agit d’en retenir l’insolite d’une vision, d’une apparition, d’une construction.

Hicham Berrada, Dominique Furgé, Paul Guilbert, Nick Jordan, Basim Magdy, Stuart Pound
La boutique obscure

Dans la préface de son livre La boutique obscure, Georges Perec débute par ce constat: «Tout le monde fait des rêves. Quelques-uns s’en souviennent, beaucoup moins les racontent et très peu les transcrivent».
Le propos de cette exposition est d’envisager les six films projetés comme des rêves, en retenant de chacun d’eux l’insolite d’une vision, d’une apparition, d’une construction.

Le motif végétal ainsi que minéral, à travers la mouvance du sable, se décline d’un film à l’autre. L’effet de merveille ou de menace s’équilibre. Les bandes sonores et les voix off participent à la trame et dramatisation de l’ensemble. Ces films convergent en une suite d’anomalies gracieuses: les messages des tulipes, l’éclosion des pissenlits, l’apparition de l’arbuste au garage, l’invasion d’une plante, l’instabilité d’un espace et une plage qui se dérobe.

Dans le premier film, réalisé par Basim Magdy, 13 essential rules for understanding the world (2011), le ton est donné. Des tulipes, pourvues de visages nous dictent treize principes de vie. Premièrement: ne pas assumer ou prétendre comprendre quoi que ce soit. Nous savons que nous en sommes incapables et nous devons simplement apprécier cet état de fait. L’abstraction est à préférer à la logique.

Natural Process Activation #3 Bloom (2012) de Hicham Berrada suit deux personnes qui entrent de nuit, par effraction, dans le parc floral de Vincennes et déclenchent artificiellement l’éclosion d’un champ de pissenlits par l’action de lumière artificielle. Sensation inédite d’un phénomène accéléré a priori non perceptible en temps réel, et essentiellement magique.

Dans la vidéo Garage (2015) de Dominique Furgé, un jeune homme sort sa moto de son garage donc et remarque la présence d’un arbre baigné de lumière s’élevant au fond dans un coin. Un jour, l’arbuste est visible subitement. Cependant, sa présence est intrigante mais sans menace.

Le court-métrage The Rising (2014) réalisé par Nick Jordan s’attaque, quant à lui, à la colonisation du paysage anglais par une espèce envahissante, le «GiantHogweed». Retraçant l’intégralité du cycle de pousse annuel de la plante, le film capture l’infestation galopante le long d’une rivière, dans une plaine du nord de l’Angleterre.

Paul Guilbert avec No grain, no pearl, 2012, explore l’instabilité des discours et définit des espaces qui se forment, se déforment et se dérobent. La référence au sable et au grain de sable matérialise la mouvance et la perméabilité. La multiplication des références énonce que tout savoir est relatif et en attente de révision et de complément.

Enfin, Grandmother is a Crab (2012), de Stuart Pound rebondit avec une très singulière formulation de rivage. L’artiste revisite une vidéo numérique réalisée il y a quinze ans, et qui utilisait aussi des images tirées de publicités télévisées pour des agences de voyage.
Rosemary Norman est l’auteur du poème qui façonne le monde magique d’un enfant sur la plage et qu’elle énonce en voix off.

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