ART | EXPO

Kneel-Leek

26 Fév - 02 Avr 2005
Vernissage le 26 Fév 2005

Appropriation de l’espace pendant deux mois. Le lieu lumineux et angulaire est plongé dans une semi-obscurité, les volumes sont réduits, les perspectives sont dérangées. L’espace est à présent fragmenté, encombré d’objets étranges, de dessins, de sculptures. Immense bric-à-brac, remise en cause e l’identité du lieu.

Communiqué de presse
Simon Bernheim
Kneel-Leek

Simon Bernheim s’approprie l’espace de la galerie (Eva Hober, ou plus exactement le Niveau I. Il y restera deux mois.
Le lieu lumineux et angulaire est désormais plongé dans une semi-obscurité, les volumes se sont réduits, les perspectives sont dérangées; auparavant uniforme et dépourvu d’aspérité, l’espace est à présent fragmenté, encombré d’objets étranges, de dessins, de sculptures; autrefois plan, son sol a perdu sa rassurante régularité, s’est hérissé d’estrades comme autant de chausse-trapes destinées à éprouver l’attention du visiteur.
En refaçonnant l’architecture du lieu à l’aide de lourdes tentures noire et en jouant sur la lumière, Simon Bernheim modèle l’espace en fonction de ce qu’il veut y montrer. Cette entreprise de réappropriation en rappelle d’autres plus anciennes, celles que l’artiste menait nuitamment dans la rue en s’emparant de minuscules parcelles de géographie urbaine pour y déposer des messages rédigés dans une écriture hermétique, à la calligraphie fluide et organique, et cependant, à travers l’énigme d’une telle écriture, porteurs de sens, d’interrogations, de poésie. Les messages étaient alors composés en correspondance avec l’endroit qui les accueillait.

Ici, le lieu a été transformé afin de l’adapter à ce que l’on veut y montrer, et inversement ou symétriquement, on a également conçu et ordonné cette multitude d’objets par rapport au lieu qu’ils modèlent autant qu’il les modèle. La contradiction n’est qu’apparente. Voici: Simon Bernheim imagine ce qu’il crée, ainsi que la manière dont il va le montrer — la mise en scène en quelque sorte — , par rapport à l’environnement dans lequel il s’insère, imaginant le lieu autant que les créations qu’il reçoit en fonction de cet environnement. L’environnement est urbain, la galerie Eva Hober fait face à l’église Saint Denys du Saint Sacrement, c’est donc en regard de ce cadre qu’il a préparé son exposition, tissant des liens, élaborant une ambiance, construisant une trame narrative, un parcours symbolique dans lequel est emporté le visiteur.
Il ne s’agit cependant que de recréer une ambiance, non de singer une quelconque symbolique, et à partir de cette ambiance, d’interroger le spectateur, de le dérouter en brouillant ses perceptions et ses repères. Croyant spontanément se trouver dans ce qui a tout l’air de ressembler à une crypte, celui-ci, à mesure qu’il prend connaissance de la multitude de pièces composant ce bizarre bric-à-brac, n’a d’autre choix que de remettre en cause ce qu’il pensait d’abord avoir identifié avec certitude.

critique

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