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Kelley Walker

Le Magasin de Grenoble et Wiels, à Bruxelles, exposent successivement l’œuvre de l’artiste américain Kelley Walker, auteur d’un fascinant travail plastique sur le référencement et la diffusion des images.

Information

Présentation
Sous la direction d’Yves Aupetitallot et Anne Pontégnie
Kelley Walker

Ce catalogue, publié à l’occasion de l’exposition «Kelley Walker», organisée au Magasin de Grenoble, du 7 octobre au 6 janvier 2008, puis au Wiels, à Bruxelles, du 4 juillet au 7 septembre 2008, constitue une monographie de référence, présentant une vue d’ensemble de l’œuvre de Kelley Walker, avec plusieurs essais et un entretien.

Né en 1969 à Colombus (Géorgie-, Kelley Walker vit et travaille à New York. Son travail — des imprimés grand format réalisés à l’aide de traitements numériques, de sérigraphies et de techniques de collage, incluant également des références à la peinture abstraite — oppose une résistance active et critique aux formes posées par la diffusion de l’art aujourd’hui (et par la communication en général), en s’appropriant différentes images de la culture contemporaine dont le caractère iconique est accentué pour en bouleverser la banalité et en retrouver l’efficacité. Kelley Walker collabore avec Wade Guyton, Seth Price et Josh Smith au sein du collectif Continuous Project.

Extrait de «Kelley Walker. La possibilité d’agir», par Anne Pontégnie

«Tous les textes consacrés à l’œuvre de Kelley Walker font référence au mouvement de l’appropriation qui, de la fin des années 1970 au début des années 1990, a placé la question de la perte de l’origine par la représentation au cœur du débat de l’art contemporain. Walker affiche sans ambiguïté sa filiation, qui va de Warhol à Richard Prince en passant par Cady Noland. Son œuvre s’intéresse à l’infini recyclage des signes et des images, et à leurs modes de consommation et, en ce sens, elle se situe à l’extrême fin d’un long parcours de commentaires sur la virtualisation du réel initié par le Pop Art, prolongé par l’appropriation et abondamment théorisé par Baudrillard ou Virilio.

Pourtant, il serait terriblement réducteur de cantonner l’œuvre de Walker à un simple prolongement, voire à une répétition de l’appropriation. Son ambition est de parvenir à dépasser cette phase critique. Pour Walker, il ne s’agit pas de dénoncer ou de constater la perte de l’origine et de l’expérience réelle, mais de trouver des manières d’agir pertinentes – en tant qu’artiste – avec les images infiniment recyclées qui constituent le seul horizon de notre réalité. En ce sens, Kelley Walker est l’un des rares artistes d’aujourd’hui qui ait l’ambition d’ajouter un nouveau chapitre à une histoire qui, pour tant d’autres, est définitivement close.»